Le vendredi 26 mai 2017, a eu lieu dans la ville de Grand-Bassam, la projection de film sur l'exposition Bazouam' à laquelle a participé l'Honorable Yasmina Ouegnin.
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Discours Yasmina Ouegnin à l'exposition Bazouam'
1. « Bazouam’ Galerie sur route »
Cela fait quelques temps qu’il a plu à de braves ivoiriens, de
solliciter mon appui, en tant que fille de la région, pour une
cérémonie qu’ils entrevoyaient organiser en lien avec leurs
activités.
Mon engagement a toujours soutenir tous les projets
artistiques, culturels, urbains, techniques ou spirituels… qui
mettent en valeur ce qui se fait de mieux en Côte d’Ivoire m’a
conduit à accepter de m’y associer.
2. Convaincue que j’étais de leur savoir-faire, j’ai ardemment
souhaité vous convier à ce vernissage si particulier, afin que
vous aussi puissiez apprécier et admirer l’expression de l’art
développé sous toutes ses formes au sein du village artisanal
de Grand Bassam.
Je voudrais adresser à chacun d’entre vous mes chaleureux et
sincères remerciements, pour avoir accepté d’être à mes côtés,
d’être aux côtés de Bassam ce vendredi soir.
Chers invités,
S’il m’était demandé de décrire le village artisanal de la ville de
Grand-Bassam en un seul mot, Je l’appellerai LE
CARREFOUR.
Tant il est vrai que ce petit bord de route est un carrefour de
tous les confluents de notre artisanat, du savoir-faire de nos
mains, de nos têtes, de nos génies.
De partout en Côte d'Ivoire, de partout dans la sous-région,
tous les plus grands maîtres se sont donnés rendez-vous pour
mettre en valeur notre culture.
Et ce soir, nous y avions également rendez-vous.
Chers amis,
Le vernissage « Bazouam’ Galerie sur route » intervient,
toutefois, dans un contexte socio-économique bien particulier,
car depuis peu, les artisans qui œuvrent au sein de ce village,
3. travaillent avec l’appréhension de ne plus pouvoir bénéficier
des fruits de leur art,… voir de ne plus pouvoir exercer leur art.
Comme, il est dit souvent, la route précède le développement.
C’est donc cette route, au bord de laquelle nous nous tenons,
qui a permis, en 40 ans, l’éclosion de ce village artisanal de
plus de 400 cases-boutiques et cases-ateliers, faisant ainsi le
bonheur des touristes de passage et des amateurs d’arts ; et
par là même, faisant le bonheur de la ville de Grand-Bassam,
aujourd’hui, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO …
Eh bien, c’est cette même route, qui est en passe, cette fois,
de compromettre l’avenir de cet espace d’expression artistique,
jadis si prospère.
En effet, depuis l’ouverture de la nouvelle autoroute de Grand-
Bassam, l’ancienne voie qui mène à ce lieu-dit est de moins en
moins fréquentée ; les commerces et baraquements qui ne
désemplissaient pas de clients, sont désormais en quête de
meilleur achalandage.
Pis, les deux mille âmes qui y vivent s’évertuent à désavouer
les menaces autres que concurrentielles, qui leur font perdre le
sommeil et la sérénité.
4. De quoi, s’agit-il ?
Il s’agit de la destruction de leur espace « vital », qui découle
de diverses convoitises et de différentes spéculations foncières
qui foisonnent aux alentours...
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Bazouam(ê) est une allocution N’zima, qui est à l’Origine du
nom de la ville qui nous accueille, ce jour, et dont la traduction
littérale nous donne « Aide - moi à porter ma charge sur la
tête ! ».
C’est donc à juste titre que « Bazouam', Galerie sur route »,
nous sollicite tous, ici présents, afin :
- d’« aider » Grand-Bassam, toute première capitale de ce
pays, qui ne saurait voir disparaître ce membre, non moins
important, de sa riche et diversifiée communauté
touristique, artistique et commerciale ;
- d’aider Kasco et Gauz, nos artistes vedettes du jour, à
« porter en lumière », le travail des braves artisans et
commerçants implantés sur la route, en vue d’en faire le
porte-étendard de cette ville historique, touristique et
artistique.
Chers convives,
Je demeure persuadée que nous pourrons de par nos
différentes qualités souscrire au projet de voir ces commerces
subsister dans le temps et dans l’espace.
5. Et que cette heureuse initiative locale permettra d’attirer, ne
serait-ce que le temps de cette exposition atypique, les regards
et l’intérêt de tous.
Chers amis artistes et artisans,
Sachez que nous sommes là et que nous vous soutenons.
Le bagage que vous portez, on va tous vous aidez à vous le
mettre sur la tête, car nous sommes tous BAZOUAM'.
Je vous remercie.