Etude à titre personnel.
Le monde des objets connectés vit une période de croissance phénoménale et n'en finit plus de se développer dans de très nombreux secteurs de l'économie.
Fort de ce constat, l'intérêt de cette étude est de réfléchir à l'impact que peuvent avoir à l'heure actuelle les objets connectés dans le monde de l'assurance et plus spécifiquement dans celui de l'assurance santé.
Usages digitaux, données, contraintes règlementaires, cette étude permet de comprendre les principaux enjeux du secteur et les futures possibilités d'évolution dans un monde ou la personnalisation de la relation client devient la clé du succès.
1. En quoi l’émergence des objets connectés dans
l’assurance santé va t-elle révolutionner
l’expérience de l’assuré ?
Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
1
!
Yann
Fontes
2. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
2
REMERCIEMENTS
Je
tiens
à
remercier
certaines
personnes
sans
qui
cette
étude
n’aurait
très
certainement
pas
pu
aboutir.
Je
souhaite
tout
d’abord
remercier
Anne
Manuel
(Directrice
Marketing
stratégique
chez
Generali)
et
Jérôme
Brosseaud
(Expert
en
développement
stratégique
chez
Generali
et
tuteur)
pour
leur
soutien
et
leurs
conseils
pour
le
choix
de
mon
sujet.
Mes
remerciements
les
plus
sincères
vont
également
vers
Anne
Julien
(Titulaire
de
la
Chaire
bancassurance
Crédit
Agricole
du
Nord
Est
et
intervenante
chez
Neoma
Business
School
et
tutrice
de
mon
étude)
pour
m’avoir
suivi
tout
au
long
de
la
rédaction
de
l’étude
et
pour
m’avoir
prodigué
de
bons
conseils.
Je
remercie
également
:
-‐
Christophe
Busson
(Manager
en
marketing
stratégique
chez
Generali)
pour
les
nombreuses
pistes
de
développement
évoquées.
-‐
Christophe
Mouren
(Responsable
de
service
actuariat
chez
Generali)
et
Olivier
Saldana
(responsable
d’études
actuarielles
chez
Generali)
pour
leurs
précisions
sur
les
caractéristiques
techniques
contractuelles
en
assurance
santé.
-‐
Philippe
Dias
(Directeur
des
flux
d’informations
chez
Generali)
pour
sa
connaissance
du
monde
des
objets
connectés
et
les
échanges
enrichissants
sur
l’impact
de
l’internet
des
objets
sur
le
secteur
de
l’assurance.
-‐
Anne
Douang
(Consultante
Sénior
FSI
chez
Deloitte
Consulting)
pour
sa
disponibilité,
son
niveau
de
connaissance
du
marché
et
ses
conseils
dans
la
construction
du
plan
de
l’étude.
-‐
Kevin
Ashokan
(Etudiant
en
Master
à
Neoma
Business
School)
pour
son
aide
dans
le
dépouillement
des
réponses
au
questionnaire
en
ligne.
Enfin,
je
souhaite
remercier
tous
les
participants
qui
ont
répondu
à
l’étude
quantitative
réalisée
sur
internet.
3. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
3
SOMMAIRE
En
quoi
l’émergence
des
objets
connectés
dans
l’assurance
santé
va-‐t-‐elle
révolutionner
l’expérience
de
l’assuré
?
Remerciements
.................................................................................................................................................................................................
2
Sommaire
.......................................................................................................................................................................................................
3/4/5
Introduction
..................................................................................................................................................................................................
6/7
I)
Vers
un
développement
de
l’expérience
client
grâce
aux
NTIC
.......................................
8
1.1)
Corrélations
entre
expérience
client
et
utilisabilité
des
produits
.....................................................
8
1.1.1)
Quelle
acceptabilité
des
nouvelles
technologies
?
1.1.2)
Vers
une
recherche
de
nouvelles
expériences
d’utilisation
1.1.4)
L’expérience
client,
principal
levier
de
fidélisation
1.2)
Le
développement
de
l’expérience
client
par
les
processus
de
gamification
..........................
10
II)
L’Internet
des
objets
:
de
nouvelles
opportunités
à
saisir
...................................................
12
2.1)
Quel
marché
?
.......................................................................................................................................................................................
12
2.1.1)
L’internet
des
objets,
mode
ou
véritable
révolution
?
2.1.2)
Deux
types
d’objets
:
les
nouveaux
mais
aussi
les
existants
2.1.3)
Quelle
perception
des
objets
connectés
par
le
grand
public
?
2.1.4)
Un
développement
fulgurant
dans
quel
environnement
?
2.2)
Auto/
Maison/
Santé
:
De
nouvelles
opportunités
pour
l’assurance
.............................................
16
2.2.1)
L’Automobile
connectée
2.2.2)
La
Maison
connectée
2.2.3)
La
Santé
connectée
2.3)
Des
enjeux
communs
aux
3
secteurs
..............................................................................................................................
26
2.3.1)
Résistance
ou
adaptation
du
public
au
changement
de
modèle
technologique
?
2.3.2)
L’intrusion
3.0
dans
la
vie
privée
4. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
4
III)
Quelle
intégration
de
l’internet
des
objets
dans
l’assurance
Santé
?
..............
29
3.1)
Quantified
Self,
quand
le
client
devient
son
propre
assureur
..............................................................
30
3.1.1)
Le
Quantified
Self,
un
levier
de
fidélisation
des
assurés
3.1.2)
Une
formalisation
progressive
de
profils
clients
vertueux
3.1.3)
Les
capacités
d’analyse
limitées
des
objets
connectés
3.2)
La
maîtrise
des
données
de
santé
:
un
enjeu
stratégique
........................................................................
34
3.2.1)
Les
organismes
d’assurance
peuvent-‐ils
lutter
face
aux
géants
technologiques
?
3.2.2)
Quelle
utilisation
des
données
par
les
organismes
d’assurance
?
3.2.3)
Quelles
déviances
sur
les
modèles
de
tarification
des
assureurs
?
3.2.4)
Une
confidentialité
des
données
de
santé
règlementée
IV)
3
grands
axes
de
vigilance
pour
une
adaptation
réussie
...............................................
44
du
quantified
self
à
l’assurance
Santé
4.1)
Les
assureurs
vont-‐ils
à
plus
ou
moins
long
terme
imaginer
et
créer
un
monde
…........
45
dans
lequel
les
performances
liées
à
la
santé
auront
un
impact
sur
le
prix
de
l’assurance
santé
?
4.1.1)
Passage
progressif
de
la
mutualisation
à
la
personnalisation
du
risque
4.1.2)
Une
tarification
individuelle
à
l’usage
est-‐elle
envisageable
pour
un
contrat
d’assurance
santé
?
4.1.3)
Quelle
perception
de
l’assurance
à
l’usage
par
le
grand
public
?
4.1.4)
Quelle
nécessaire
adaptation
des
contrats
d’assurance
santé
selon
les
données
de
quantified
self
?
4.2)
Une
meilleure
connaissance
de
leurs
clients
via
le
quantified
self
...............................................
55
va
t-‐elle
permettre
aux
assureurs
d’assumer
un
nouveau
rôle
de
conseiller
préventif
?
4.2.1)
Un
enrichissement
de
l’expérience
client
grâce
à
l’analyse
des
données
4.2.2)
Quelle
légitimité
un
assureur
peut-‐il
avoir
dans
le
rôle
de
conseiller
?
4.2.3)
Une
adaptation
spécifique
des
assureurs
aux
individus
peu
sensibles
à
l’internet
des
objets
4.2.4)
Développer
la
fidélisation
client
grâce
à
la
prévention
personnalisée
5. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
5
4.3)
Une
centralisation
des
données
de
santé
permettrait
t-‐elle
d’éviter
..........................................
62
les
déviances,
pour
mieux
rassurer
l’utilisateur
sur
ses
usages
et
ainsi
promouvoir
l’image
de
l’assureur
?
4.3.1)
Gérer
la
sensibilité
des
données
4.3.2)
Une
notion
du
partage
des
données
de
santé
différente
4.3.3)
Gérer
la
différence
entre
données
de
santé
et
données
de
bien
être
4.3.4)
Une
réglementation
française
stricte
pour
les
données
de
santé
4.3.5)
Vers
l’apparition
de
plateformes
communautaires
de
centralisation
des
données
de
santé
4.3.6)
Vers
l’apparition
de
partenariats
entre
plateformes
de
centralisation
des
données
de
santé
et
assureurs
pour
gérer
la
donnée
?
4.3.7)
L’assurance
collaborative
comme
futur
levier
de
développement
?
Conclusion
......................................................................................................................................................................................................
73/74
Références
bibliographiques
.......................................................................................................................................................
75/76
Glossaire
..........................................................................................................................................................................................................
77/78
6. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
6
80
milliards,
voici
le
nombre
d’objets
connectés
que
prévoit
l’institut
Idate
à
horizon
2020.
Ils
se
répandent
comme
une
trainée
de
poudre
à
travers
le
monde,
dans
tous
les
secteurs
d’activité
et
représentent
un
potentiel
chiffre
d’affaires
de
plusieurs
milliards
de
dollars.
Les
objets
connectés
ne
vont
pas
seulement
devenir
de
simples
gadgets
du
quotidien.
Ils
vont
être
capables
de
lier
une
technologie
à
un
acte
de
la
vie
quotidienne.
Les
capacités
d’analyse
seront
infinies
et
beaucoup
plus
détaillées.
Les
utilisateurs
du
quotidien
deviennent
des
acteurs
qui
produisent
du
contenu
et
peuvent
stocker
de
nombreuses
données
sur
leurs
habitudes
de
vie,
leur
santé,
leur
domicile,
leur
environnement
professionnel
…
Pour
l’heure,
les
objets
connectés
sont
essentiellement
produits
par
des
start-‐up,
que
ce
soit
dans
les
domaines
de
la
santé,
de
l’automobile
connectée
ou
de
la
maison
connectée.
Ces
nouveaux
objets
modifient
en
intégralité
la
relation
que
peut
avoir
l’homme
avec
les
objets
du
quotidien.
De
la
même
manière
que
le
web
2.0
a
bouleversé
les
rapports
entre
les
marques
et
les
consommateurs,
l’objet
connecté
modifie
la
relation
que
peut
avoir
l’homme
avec
les
objets.
Il
évolue
de
manière
fonctionnelle
et
acquiert
une
dimension
nouvelle
:
le
service
sur
mesure.
Quel
développement
des
objets
connectés
dans
l’assurance
?
A
l’état
encore
embryonnaire
dans
le
secteur
de
l’assurance,
les
objets
connectés
connaissent
leur
heure
de
gloire
au
moment
où
toutes
les
directions
générales
se
pressent
de
communiquer
sur
leur
volonté
de
se
positionner
sur
ce
pan
du
digital.
Mais
une
réelle
intégration
dans
les
processus
d’assurance
est-‐elle
envisageable
?
L’assurance
se
digitalise,
c’est
une
réalité.
Toutes
les
sociétés,
qu’il
s’agisse
des
compagnies
ou
des
courtiers
n’ont
pas
le
même
degré
de
maturité
digitale
mais
toutes
en
sont
au
moins
conscientes.
La
granularité
digitale
n’est
cependant
pas
figée
mais
constamment
évolutive
et
donc
difficilement
maitrisable
à
100%.
Les
objets
connectés
en
font
partie
et
évoluent
sans
cesse
en
fonction
des
nouveaux
besoins
des
clients.
La
personnalisation
des
offres
d’assurance
et
des
services
associés
devient
primordiale
car
elle
permet
d’évaluer
de
manière
nettement
plus
détaillée
les
évolutions
comportementales,
les
habitudes
de
consommation
et
la
manière
dont
il
va
logiquement
être
possible
de
fidéliser
le
client
de
la
meilleure
de
manières.
7. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
7
Globalement
orientés
vers
la
prévention,
les
objets
connectés
présentent
un
énorme
potentiel
de
développement
dans
le
secteur.
Les
quelques
sociétés
d’assurance
du
marché
ayant
d’ores
et
déjà
prévu
d’étendre
leur
stratégie
aux
objets
connectés
ont
en
tête
qu’elles
ont
un
vrai
rôle
à
jouer
dans
la
création
d’une
nouvelle
forme
de
relation
avec
leurs
clients.
Sous
la
forme
de
conseils,
de
prévention
ou
d’adaptation
des
contrats
selon
l’activité,
la
difficulté
va
principalement
être
de
prioriser
les
besoins
et
surtout
les
exigences
des
clients.
Selon
qu’il
soit
sensible
à
la
technologie
ou
plus
fidèle
aux
méthodes
traditionnelles,
le
client
d’aujourd’hui
peut
être
qualifié
de
client
hybride
qui
nécessite
de
capitaliser
les
efforts
sur
l’ensemble
des
canaux
de
communication
disponibles
sans
en
négliger
un
seul.
Les
objets
connectés
représentent
donc
une
aubaine
et
notamment
un
nouveau
canal
avec
lequel
les
assureurs
vont
être
en
mesure
de
pouvoir
capter
tout
type
de
clientèle
qui,
nous
le
verrons,
peut
même
atteindre
celles
et
ceux
qui
n’ont
pas
d’affection
particulière
pour
les
nouvelles
technologies.
La
réticence
de
certaines
personnes
aux
objets
connectés
ne
se
traduit
pas
seulement
par
leur
aversion
aux
nouvelles
technologies
mais
également
par
des
craintes
liées
à
l’utilisation
des
données
issues
des
objets
connectés.
En
effet,
le
marché
étant
émergent,
les
règles
juridiques,
tarifaires
et
règlementaires
ne
sont
pas
le
premier
sujet
de
discussion
et
l’engouement
autour
de
l’expérience
créée
autour
de
l’utilisateur
reste
prioritaire
pour
les
grands
acteurs
du
marché.
Charge
alors
de
réfléchir
à
la
réelle
faisabilité
de
développer
de
manière
concrète
l’internet
des
objets
dans
l’assurance
et
plus
précisément
dans
l’assurance
santé.
!
Le
digital
représente
à
l’heure
actuelle
un
chantier
désormais
considéré
comme
prioritaire
par
les
assureurs.
Auparavant
considéré
comme
un
effet
de
mode,
la
volatilité
des
clients
et
leur
pouvoir
de
décision
devient
une
menace.
Il
convient
donc
de
s’apercevoir
que
les
objets
connectés
représentent
une
aubaine
pour
développer
la
fidélisation.
Principal
facteur
de
développement
des
objets
connectés,
nous
allons
tout
d’abord
réaliser
un
focus
sur
l’expérience
client
au
travers
notamment
des
processus
de
gamification.
Nous
ferons
ensuite
un
focus
sur
le
marché
des
objets
connectés
pour
ainsi
mieux
appréhender
leur
intégration
dans
le
marché
de
l’assurance
santé.
Enfin,
nous
focaliserons
notre
attention
autour
de
trois
enjeux
stratégiques
définissant
des
hypothèses
qu’il
conviendra
de
confirmer
ou
d’infirmer.
En
quoi
l’émergence
des
objets
connectés
dans
l’assurance
santé
va-‐t-‐elle
révolutionner
l’expérience
de
l’assuré
?
8. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
8
I)
Vers
un
développement
de
l’expérience
client
grâce
aux
nouvelles
technologies
1.1)
Corrélations
entre
expérience
client
et
utilisabilité
des
produits
1.1.1)
Quelle
acceptabilité
des
nouvelles
technologies
?
Par
acceptabilité,
on
entend
régulièrement
le
degré
d’intégration
et
d’appropriation
d’un
objet
dans
un
contexte
d’usage.
Telle
est
la
définition
décrite
dans
les
travaux
universitaires
«
l’acceptabilité
des
nouvelles
technologies
:
quelles
relations
avec
l’ergonomie,
l’utilisabilité
et
l’expérience
utilisateur
»
de
J.
Barcenilla
et
J.-‐M.-‐C
Bastien
(2009/4).
De
fait,
les
auteurs
expliquent
que
l’intégration
correspond
à
la
manière
dont
le
produit
va
pouvoir
s’insérer
dans
la
chaine
instrumentale
existante
ainsi
que
dans
les
activités
de
l’utilisateur.
L’enjeu
étant,
par
la
suite,
de
voir
comment
il
va
contribuer
à
transformer
ces
activités.
L’utilisabilité
quant
à
elle
est
décrite
comme
la
capacité
d’un
système
à
permettre
une
utilisation
facile
et
effective
par
une
catégorie
d’utilisateurs,
avec
une
formation
et
un
support
adaptés,
pour
accomplir
une
catégorie
donnée
de
tâches.
Trois
composantes
principales
sont
utilisées
pour
définir
l’utilisabilité,
à
savoir
l’efficacité,
l’efficience
et
la
satisfaction.
Il
est
évident
que
nous
assistons
actuellement
à
un
réel
changement
dans
la
façon
de
considérer
la
technologie
et
la
qualité
ergonomique
des
objets
technologiques.
Ces
changements
sont
constitués
de
caractéristiques
qui
ne
sont
pas
directement
liées
à
l’efficacité
et
à
l’efficience
mais
plutôt
à
l’apparence,
à
l’émotion
que
l’objet
procure,
au
plaisir
du
toucher
des
matériaux…
Les
produits
deviennent
presque
des
objets
vivants
avec
lesquels
les
personnes
établissent
de
nouvelles
relations
de
proximité,
pouvant
rendre
l’humeur
d’un
individu
différente
selon
l’usage
qu’il
en
fait.
1.1.2)
Vers
une
recherche
de
nouvelles
expériences
d’utilisation
Les
spécialistes
s’accordent
sur
le
fait
que
si
l’on
utilise
la
plupart
du
temps
un
objet,
c’est
que
l’on
en
a
besoin
et
qu’il
nous
est
donc
utile.
Un
besoin
est
souvent
défini
comme
un
manque
de
quelque
chose.
Utiliser
un
produit
permet
de
satisfaire
un
besoin
dont
l’assouvissement
permet
d’atteindre
un
certain
plaisir.
9. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
9
Pour
le
chercheur
Marc
Hassenzahl,
le
degré
d’attractivité
d’un
produit
et
les
effets
émotionnels
qu’il
suscite
dépendent
à
la
fois
de
sa
qualité
hédonique
(nouveauté,
révolution,
prestige
de
l’objet…)
et
de
sa
qualité
ergonomique
(simplicité
d’utilisation,
interopérabilité,
contrôle,
échanges
numériques
…).
Les
approches
qui
prévoient
la
conception
des
produits
du
point
de
vue
de
leurs
propriétés
esthétiques,
du
plaisir
qu’ils
procurent,
vont
introduire
des
changements
importants
dans
la
manière
d’envisager
les
interactions
entre
utilisateur
et
produit.
L’expression
de
l’expérience
utilisateur
est
fortement
utilisée
dans
de
nombreux
contextes
et
succède
à
des
définitions
comme
«
ergonomie
»
ou
«
utilisabilité
».
Ce
terme
à
la
mode,
ne
doit
pas
faire
oublier
que
l’objectif
final
est
de
satisfaire
l’utilisateur
et
donc
de
respecter
une
ergonomie
sans
faille.
1.1.3)
L’expérience
client,
principal
levier
de
fidélisation
Dans
un
extrait
de
l’Expansion
Management
Review
«
Expérience
client
et
distribution
omnicanale
»
de
Février
2013,
Virginie
Carteron
précise
que
l’acceptation
des
nouvelles
technologies
vise,
pour
l’utilisateur,
à
obtenir
la
plupart
du
temps
une
expérience
client
très
satisfaisante.
Cela
lui
permettrait
d’utiliser
l’objet
de
manière
constante
régulière
et
ainsi
pouvoir
rester
fidèle
à
la
marque.
L’individu
devient
donc
quelqu’un
de
plus
engagé
et
impliqué
et
la
perception
du
prix
prend
alors
une
importance
moins
déterminante.
L’expérience
du
client
va
au
delà
de
la
seule
qualité
du
service
rendu
et
prend
en
compte
l’intégralité
des
aspects
de
l’offre
à
savoir
la
facilité
d’utilisation,
le
produit,
le
service
apporté
au
client,
les
services
associés,
la
fiabilité
du
produit…
Le
rôle
des
distributeurs
est
de
savoir
définir
quel
type
d’expérience
il
veut
faire
vivre
au
client
en
restant
dans
la
logique
de
stratégie
de
l’entreprise,
son
positionnement
sur
le
marché,
ses
objectifs
de
rentabilité,
ses
forces,
ses
atouts
en
termes
de
compétitivité…
Les
chercheurs
en
marketing
se
sont
fortement
intéressés
ces
dernières
années
au
concept
de
fidélité
à
la
marque
afin
de
mieux
le
définir
et
le
mesurer.
En
1973,
Jacoby
et
Keyner
ont
défini
la
fidélité
comme
«
une
réponse
comportementale
non
aléatoire
qui
est
exprimée
dans
le
temps
par
une
entité
de
décision
et
qui
considère
plusieurs
marques
prises
dans
un
ensemble,
cela
en
fonction
d’un
processus
de
décision
».
L’établissement
d’une
relation
dématérialisée
engendre
une
certaine
distance
avec
le
client
et
le
rend
donc
plus
indépendant.
Cette
liberté
lui
procure
un
pouvoir
plus
important
dans
la
sélection
de
l’information
disponible.
Le
client
qui
voit
son
pouvoir
se
développer
et
définir
ses
propres
exigences
risque
de
devenir
de
fait
moins
fidèle.
10. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
10
1.2)
Le
développement
de
l’expérience
client
par
les
processus
de
gamification
La
gamification
ou
ludification
en
français
désigne
selon
le
site
Wikipédia,
«
le
transfert
des
mécanismes
du
jeu
dans
d’autres
domaines,
en
particulier
des
sites
web,
des
situations
d'apprentissage,
des
situations
de
travail
ou
des
réseaux
sociaux.
Le
principal
intérêt
est
d’augmenter
l’acceptabilité
et
l’usage
de
ces
applications
en
s’appuyant
sur
la
prédisposition
humaine
au
jeu.
»
Dans
leur
livre
«
La
gamification
ou
l’art
d’utiliser
les
mécaniques
du
jeu
dans
votre
business
»,
les
auteurs
Clément
Muletier,
Guilhem
Bertholet
et
Thomas
Lang
déterminent
trois
grands
axes
:
-‐
Le
plaisir
:
la
gamification
est
une
technique
ayant
pour
but
de
transformer
une
tâche
à
la
base
répétitive
et
ennuyeuse
en
activité
ludique
et
agréable.
-‐
Pédagogie
et
adhésion
:
la
gamification
permet
de
développer
une
expérience
qui
se
veut
pédagogique.
L’adhésion
au
changement
devient
logiquement
plus
évidente
pour
une
société
et
permet
l’adoption
de
nouvelles
habitudes.
La
gamification
peut
permettre
de
réunir
des
collaborateurs
entre
eux
et
obtenir
leur
adhésion.
-‐
Espoir
et
encouragement
:
Une
personne
lorsqu’elle
est
confrontée
à
une
tâche
très
complexe,
a
toujours
tendance
à
se
décourager
et
à
abandonner.
La
gamification
permet
de
pallier
ce
problème
et
apprendre
en
s’amusant
et
en
jouant.
-‐
Persévérance
et
dépassement
de
soi
:
La
gamification
peut
aider
une
personne
à
faire
des
efforts
et
même
dépasser
ses
performances.
Cette
dernière
problématique
aborde
directement
le
sujet
à
l’étude,
à
savoir
le
développement
du
quantified
self
auprès
de
l’individu
et
son
intégration
dans
l’assurance
santé.
A
titre
d’exemple,
l’ouvrage
étudie
le
cas
de
la
société
Nike
ayant
développé
une
application
associée
à
un
objet
connecté
appelé
Nike+
et
permettant
aux
personnes,
désireuses
de
réaliser
une
activité
physique
régulière,
de
pouvoir
suivre
leur
activité
en
temps
réel
et
atteindre
plusieurs
niveaux
de
performance
pour
s’améliorer
sans
cesse.
En
2006,
Nike+
réussit
à
enrichir
l’expérience
de
l’utilisateur
et
marque
surtout
le
début
de
la
fidélisation
du
client
par
un
objet
connecté
relié
à
une
application
mobile.
Le
capteur
placé
dans
la
chaussure
de
l’utilisateur
collecte
en
temps
réel
les
données
de
la
personne
et
les
retranscrit
sur
l’application.
11. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
11
Certes,
les
statistiques
fournies
par
les
capteurs
sont
assez
limitées
et
rudimentaires
mais
elles
ont
au
moins
le
mérite
de
pouvoir
créer
des
sensations
de
challenge
à
accomplir
et
enrichir
considérablement
l’expérience
client
pour
promouvoir
le
dépassement
de
soi
et
l’atteinte
des
objectifs
fixés.
Fort
de
cette
réussite,
la
société
n’a
pas
hésité
à
étendre
ce
processus
de
gamification
à
de
nombreux
autres
produits
de
la
marque
et
compte
désormais
11
millions
d’utilisateurs.
Dans
la
même
logique
que
le
Nike+,
d’autres
produits
sont
désormais
sur
le
marché
comme
la
montre
GPS
connectée
ou
le
bracelet
FuelBand
dédié
à
la
quantification
de
l’activité
physique.
L’engagement
provoqué
par
la
marque
montre
à
quel
point
la
gamification
possède
un
pouvoir
de
réunir
des
valeurs
fortes
et
de
créer
des
communautés.
Par
exemple,
la
course
à
pied,
qui
à
la
base
se
pratique
de
manière
individuelle,
est
devenue
grâce
aux
objets
connectés
et
aux
processus
de
gamification,
une
activité
conviviale
et
interactive
partagée
par
des
millions
de
membres.
12. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
12
II)
L’Internet
des
objets
:
de
nouvelles
opportunités
à
saisir
2.1)
Quel
marché
?
2.1.1)
L’internet
des
objets,
mode
ou
véritable
révolution
?
De
manière
globale
tout
d’abord,
«
L’internet
des
objets
est
un
réseau
de
réseaux
qui
permet,
via
des
systèmes
d’identification
électronique
normalisés
et
unifiés,
et
des
dispositifs
mobiles
sans
fil,
d’identifier
directement
et
sans
ambiguïté
des
entités
numériques
et
des
objets
physiques
et
ainsi
de
pouvoir
récupérer,
stocker,
transférer
et
traiter,
sans
discontinuité
entre
les
mondes
physiques
et
virtuels,
les
données
s’y
rattachant.
»
Telle
est
la
définition
proposée
par
Sébastien
Feuillat,
spécialiste
du
marketing
et
des
NTIC
chez
Prosodie.
Les
objets
connectés
concernent
en
toute
logique
l’essentiel
des
objets
qui
sont
susceptibles
d’être
connectés
à
internet
un
jour
ou
l’autre.
C’est
avec
grand
intérêt
que
les
plus
grands
cabinets
d’études
mondiaux
se
sont
penchés
sur
ce
phénomène
qu’on
ne
peut
désormais
plus
appeler
de
«
mode
».
L'institut
GFK
prévoit
notamment
un
chiffre
d'affaires
dédié
aux
objets
connectés
de
400
millions
d'euros
en
2015.
En
2020,
il
y
aura
50
à
80
milliards
de
ces
objets
en
circulation
dans
le
monde,
selon
les
estimations
de
Gartner,
soit
6,5
par
personne.
D’après
un
sondage
mené
par
l'institut
CSA
pour
Havas
Media
France
en
janvier
2014,
57%
des
internautes
pensent
que
ces
objets
se
généraliseront
d'ici
à
cinq
ans,
car
ils
sont
synonymes
de
progrès
(75%)
et
facilitent
la
vie
(71%).
2.1.2)
Deux
types
d’objets
:
les
nouveaux
mais
aussi
les
existants
On
distingue
deux
types
d’objets
connectés
:
-‐
Les
objets
connectés
qui
sont
fabriqués
par
des
start-‐up
afin
de
répondre
à
une
cible
particulière
dans
les
secteurs
les
plus
développés
tels
que
l’habitation,
l’automobile,
la
santé
…)
-‐
Les
objets
déjà
existants
dont
les
fonctionnalités
s’améliorent
et
proposent
des
expériences
interactives
et
connectées
:
Frigo
connecté,
balance
connectée,
montre
connectée.
On
parle
ici
d’interopérabilité,
c’est
à
dire
la
capacité
pour
l’objet
à
fonctionner
avec
d’autres
produits
ou
d’autres
systèmes
existants
ou
futurs
avec
peu
de
restriction
d’accès.
13. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
13
Force
est
de
constater
que
tous
les
objets
qui
verront
le
jour
demain
n’auront
d’autre
alternative
qu’êtres
connectés
avec
leur
environnement.
La
course
à
la
simplicité
prend
une
ampleur
inégalée
et
rentre
directement
dans
les
transformations
digitales
qui
impactent
à
l’heure
actuelle
toutes
les
entreprises
mondiales.
2.1.3)
Quelle
perception
des
objets
connectés
par
le
grand
public
?
Une
étude
de
Juin
2014
de
l’assureur
Axa
et
plus
précisément
de
l’ObservatoireAxa
réalisée
avec
le
CSA
montre
quelques
constats
sur
la
perception
des
objets
connectés
par
le
grand
public.
Après
avoir
interrogé
un
échantillon
de
2400
personnes,
les
principales
conclusions
sont
les
suivantes
:
14. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
14
2.1.4)
Un
développement
fulgurant
dans
quel
environnement
?
Les
perspectives
de
développement
des
objets
connectés
sont
innombrables
mais
le
marché
est
émergent
et
un
grand
nombre
d’opportunités
mais
également
de
menaces
se
profile
à
horizon
proche.
C’est
pourquoi,
nous
allons
tout
d’abord
définir
une
analyse
des
opportunités
et
menaces
du
développement
des
objets
connectés,
sous
la
forme
d’une
analyse
PESTEL
(politique,
économique,
sociologique,
technologique,
écologique,
légal).
OPPORTUNITES
MENACES
Politique
-‐
Promouvoir
le
développement
de
l’internet
des
objets
dans
les
pays
-‐
Les
objets
connectés,
par
le
quantified
self,
améliorent
l'empowerment
de
chaque
individu.
Les
gouvernements
font
face
à
des
citoyens
très
"autonomes"
et
plus
conscients
d'eux-‐mêmes.
La
conséquence
est
que
les
services
publics
vont
devoir
s’adapter.
-‐
Législation
concernant
les
réglementations
en
matière
d’utilisation
de
la
donnée
et
des
objets
Economique
-‐
Développement
fulgurant
du
marché
des
objets
connectés
-‐
De
nombreux
gouvernements
conscients
du
potentiel
de
développement
des
objets
connectés
-‐
Projet
constituant
un
des
34
projets
d’avenir
du
Gouvernement
français
-‐
Risques
de
prise
de
pouvoir
des
géants
technologiques
et
de
la
monétisation
des
données
de
santé
des
utilisateurs
15. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
15
-‐
Les
créateurs
d'emplois
à
l’image
des
start-‐up
créent
de
nouveaux
emplois
-‐
Cela
permet
aux
entreprises
de
redynamiser
leurs
produits
existants
avec
l'intégration
d'objets
connectés
Sociologique
-‐
Accompagnement
quotidien
de
l’utilisateur
pour
la
quantification
de
son
activité
-‐
Risque
de
dépendance
à
l’objet
et
de
non
mesure
de
l’impact
physiologique
-‐
Fracture
numérique
avec
l’intégration
d’objets
dans
le
quotidien
de
l’individu
!
vers
le
développement
du
post-‐
humanisme
Technologique
-‐
De
nombreux
développements
technologiques
à
venir
-‐
Accéder
à
de
nouvelles
offres
de
produits
dits
de
«
compagnon
de
vie
»
-‐
Suivi
en
temps
réel
de
l’activité
de
la
personne
!
peut
devenir
une
mode
liée
à
la
capacité
de
prévention
des
objets
-‐
L’intrusion
de
la
machine
dans
la
vie
privée
de
la
personne
-‐
La
banalisation
des
objets
connectés
pourrait
voir
apparaître
demain
de
nombreux
gadgets
dépourvus
d’utilité
-‐
Surenchère
technologique
(objets
toujours
plus
évolués)
qui
peut
s’avérer
fatale
à
terme
Ecologique
-‐
Promouvoir
le
développement
d’objets
connectés
bienfaisants
pour
respecter
l’environnement
et
rappeler
les
bonnes
pratiques
aux
utilisateurs
-‐
Reconditionnement
des
objets
obsolètes
!
2
fois
plus
de
déchets
et
de
menace
pour
l’environnement.
Légal
-‐
Les
clauses
d’utilisation
de
données
strictes
en
faveur
de
la
protection
des
consommateurs
est
source
de
garantie
et
ne
constitueraient
plus
un
frein
à
l’utilisation
des
objets
-‐
Réglementation
de
la
CNIL
pour
la
protection
des
données
concernant
la
vie
privée
des
utilisateurs
16. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
16
2.2)
Automobile/
Maison/
Santé
:
de
nouvelles
opportunités
pour
l’assurance
Des
dizaines
d’objets
connectés
se
créent
chaque
jour,
mais
quelle
est
leur
réelle
finalité
?
Les
sociétés
créent
et
commercialisent
des
objets
pour
suivre
les
nouvelles
tendances
mais
surtout
parce
qu’elles
y
voient
des
opportunités
de
business.
Dans
ce
nouvel
environnement
digital,
les
sociétés
d’assurance
comptent
bien
évoluer
dans
leur
capacité
de
service
et
d’expérience
client.
En
termes
de
logique,
l’analyse
des
secteurs
de
l’automobile,
la
maison
et
la
santé
sera
ponctuée
d’exemples
précis
de
développement
d’objets
ou
d’applications
dédiés
au
marché
de
l’assurance.
2.2.1)
L’Automobile
connectée
La
course
à
la
voiture
connectée
a
commencé
et
les
marques
n’hésitent
désormais
plus
à
investir
massivement
dans
la
recherche
et
le
développement
de
nouvelles
fonctionnalités
permettant
de
rendre
le
véhicule
de
plus
en
plus
autonome.
On
voit
donc
émerger
une
mobilisation
globale
des
constructeurs
automobiles
soucieux
de
trouver
le
meilleur
partenariat
réalisable
avec
les
géants
de
l’informatique
et
les
télécoms.
De
nouvelles
applications
présentes
dans
l’habitacle
des
véhicules
sont
vouées
à
faire
évoluer
en
profondeur
l’expérience
du
conducteur.
Les
fonctionnalités
développées
permettent
d’accroitre
les
systèmes
de
sécurité,
renforcer
la
connaissance
du
véhicule
et
surtout
le
comportement
du
conducteur.
Comme
toute
évolution
technologique,
lorsque
l’utilisateur
lambda
est
concerné,
la
question
de
la
propriété
des
données
revient
sur
le
devant
de
la
scène.
A
qui
profiteront
les
données
issues
des
véhicules
?
Qui
en
sera
le
propriétaire
?
Quel
encadrement
contractuel
les
autorités
compétentes
vont-‐elles
pouvoir
mettre
en
oeuvre
pour
encadrer
ces
nouveaux
usages
?
17. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
17
La
guerre
technologique
mêlée
à
la
maitrise
des
données
du
conducteur
ne
fait
que
commencer
parce
que
le
marché
se
divise
en
deux
parties
clairement
identifiées.
D’un
côté,
les
grands
constructeurs
automobiles
qui
usent
de
leur
savoir-‐faire
et
de
leur
notoriété
pour
équiper
leurs
véhicules
des
dernières
technologies
afin
de
satisfaire
leur
clientèle
et
de
l’autre,
les
géants
de
l’internet
à
l’image
de
Google
ou
Microsoft
qui
investissent
dans
les
technologies
de
véhicules
intelligents
pour
créer
eux
même
leurs
véhicules,
la
finalité
étant
logiquement
l’intégration
des
systèmes
d’exploitation
propre
à
chaque
marque.
Il
y
a
donc
matière
à
se
préparer
à
une
globalisation
de
la
voiture
connectée.
Cette
remarque
est
d’ailleurs
mise
en
avant
par
le
cabinet
d’études
HIS,
qui
précise
que
«
En
2050,
la
quasi-‐totalité
des
voitures
particulières
et
voitures
de
fonction
en
circulation
devraient
être
autonomes
à
100%
».
Quelles
opportunités
d’assurance
sur
le
marché
du
véhicule
connecté
?
A
la
fois
facteur
de
fidélisation
client
et
de
gain
tarifaire,
l’automobile
connectée
arrive
à
point
nommé
pour
répondre
à
ces
nouveaux
objectifs
que
se
fixent
désormais
les
acteurs
de
l’assurance.
La
meilleure
connaissance
du
client
grâce
aux
évolutions
technologique
dévoile
une
capacité
à
réduire
les
risques
de
manière
significative
en
agissant
sur
2
principaux
leviers
:
-‐ la
prévention
des
accidents
en
réduisant
les
dégâts
et
les
risques
d’accidents
graves,
-‐ la
protection
des
usagers
vulnérables
:
enfants,
personnes
âgées
…
Nul
n’ignore
l’obligation
de
s’assurer
en
automobile
avec
au
minimum
une
garantie
de
responsabilité
civile
obligatoire,
celle-‐ci
ne
couvrant
que
les
dommages
causés
au
tiers
par
la
faute
du
conducteur.
De
nombreux
conflits
juridiques
touchent
chaque
année
les
usagers
avec
leurs
assureurs
sur
des
sujets
d’indemnisation
ou
de
prise
en
charge
des
dégâts
subis
ou
causés.
Les
voitures
connectées
peuvent
devenir
une
première
réponse
à
cette
problématique
en
permettant
à
l’utilisateur
de
mieux
maitriser
son
véhicule,
de
mieux
le
connaître
et
éventuellement
anticiper
les
risques.
De
nombreuses
applications
technologiques
sont
déjà
entrées
dans
l’usage
courant.
Les
tableaux
de
bord
où
le
conducteur
se
doit
de
vérifier
tous
les
indicateurs
de
sécurité
de
son
véhicule
avant
de
démarrer
en
sont
l’exemple
parfait.
Pourrions-‐nous
donc
faire
l’hypothèse
d’une
arrivée
imminente
d’assureurs
sur
ce
type
d’analyse
du
risque
et
de
mise
en
garde
de
l’utilisateur
sur
son
comportement
de
conduite
?
La
démocratisation
du
«
Pay
as
you
drive
»
notamment
fortement
développé
par
l’assureur
Amaguiz
fait
déjà
état
de
précurseur
en
matière
d’assurance
automobile
et
surtout
de
personnalisation
du
contrat
d’assurance.
18. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
18
Le
paiement
de
cotisation
en
fonction
des
kilomètres
parcourus
représente
une
opportunité
pour
l’assureur
de
fidéliser
son
client
pour
éviter
d’avoir
l’impression
de
payer
trop
cher.
Partant
du
même
constat,
la
voiture
connectée
permet
d’en
arriver
à
pouvoir
analyser
le
comportement
du
conducteur
au
volant
grâce
à
des
capteurs
disposés
dans
le
véhicule.
L’émergence
du
«
Pay
how
you
drive
»
est
un
nouveau
phénomène
qui
va
permettre
à
l’assureur
de
connaître
de
manière
plus
précise
les
manières
de
conduire
des
conducteurs
et
logiquement
adapter
ses
tarifs
en
fonction
du
comportement
plus
ou
moins
vertueux
de
la
personne
au
volant.
Les
assureurs
vont
également
pouvoir
collecter
plus
facilement
les
données
personnelles
du
conducteur
et
connaître
les
circonstances
de
l’accident.
A
titre
d’exemple,
la
société
Allianz
a
lancé
en
2014,
l’opération
«
Allianz
conduite
connectée
»
permettant
d’obtenir
un
large
panel
d’informations
relatives
à
son
comportement
de
conduite.
(vitesse,
accélération,
freinage…).
Le
rôle
de
l’assureur
ici
est
de
venir
en
appui
de
l’utilisateur
pour
lui
proposer
de
nouvelles
informations
sur
sa
conduite
et
son
véhicule.
Des
services
de
géolocalisation,
d’analyse
du
comportement
de
conduite
et
d’impact
écologique
sont
ainsi
mis
en
place.
A
l’image
de
l’assurance
automobile
connectée,
le
«
smart
home
»
désignant
l’équipement
de
la
maison
de
capteurs
connectés,
prend
une
ampleur
des
plus
considérables
dans
la
prévention
des
risques
domestiques.
19. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
19
2.2.2)
La
Maison
connectée
Nous
parlions
précédemment
de
l’Observatoire
Axa
et
leur
étude
sur
la
perception
des
objets
connectés
sur
un
échantillon
de
2400
français.
En
plus
des
conclusions
déjà
évoquées,
les
Français
se
sont
exprimés
sur
quelques
éléments
concernant
leur
domicile.
L’engouement
autour
de
la
maison
connectée
est
donc
réel
et
procure
une
certaine
curiosité
chez
d’éventuels
futurs
utilisateurs.
Cette
curiosité
se
distingue
également
lorsqu’on
parle
d’un
ensemble
de
technologies
liées
qui
redéfinissent
le
principe
même
de
la
maison
connectée,
désormais
appelée
«
domotique
».
Le
site
web
Futura-‐Sciences
définit
de
manière
simple
mais
concise
le
principe
de
la
domotique.
Il
s’agit
de
«
l’ensemble
des
technologies
de
l'électronique
de
l'information
et
des
communications
utilisées
dans
les
domiciles.
Elles
ont
pour
but
d’assurer
des
conditions
de
sécurité,
de
confort,
de
gestion
d'énergie
et
de
communication
qu'on
peut
retrouver
dans
une
maison
».
L’internet
des
objets
tombe
au
moment
opportun
pour
un
marché
en
pleine
croissance
grâce
à
l’arrivée
d’acteurs
spécialisés
sur
le
développement
et
la
commercialisation
d’objets
dédiés
à
la
prévention
des
risques
d’habitation.
20. Nest
by
Google
Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
20
Le
potentiel
de
développement
des
objets
connectés
en
matière
de
domotique
pour
l’habitation
se
décline
sous
la
forme
de
deux
grands
axes
:
-‐
Sécurité
-‐
Confort
La
domotique,
un
enjeu
de
sécurité
La
sécurité
représente,
nous
l’avons
vu,
le
principal
intérêt
qu’ont
les
gens
pour
faire
peu
à
peu
le
pas
vers
une
banalisation
des
objets
connectés.
A
l’image
des
conclusions
de
l’Observatoire
Axa,
l’intérêt
est
mis
sur
la
prévention
des
cambriolages
et
des
risques
domestiques
qui
surviennent
souvent
lors
de
l’absence
de
l’habitant.
La
domotique
apporte
de
nouvelles
solutions
pour
dissuader
les
intrus
de
s'attaquer
au
domicile
grâce
à
des
systèmes
d’alarme
domotique
qui
ont
pour
but
d’interagir
avec
les
autres
appareils
connectés
du
domicile
afin
de
simuler
une
présence
et
dissuader
l’intrus
de
continuer
son
cambriolage.
L’utilisation
de
la
domotique
est
également
optimisée
pour
la
prévention
des
risques
domestiques
qui
surviennent
très
souvent
de
manière
inattendue.
A
l’image
des
dernières
technologies
développées,
la
société
NEST
est
sûrement
la
plus
reconnue
dans
ce
domaine
en
ayant
crée
des
réseaux
Wi-‐Fi
qui
se
synchronisent
avec
des
programmes
automatisés
de
thermostats
et
de
détecteurs
de
fumée.
Preuve
en
est
de
l’intérêt
porté
à
ce
type
de
dispositif,
la
société
a
été
rachetée
par
le
géant
Américain
Google
pour
la
somme
de
3,2
milliards
de
$.
A
l’image
de
la
protection
du
domicile,
Nest
n’est
pas
le
seul
acteur
à
vouloir
s’implanter
en
tant
que
précurseur
de
la
Safe
Home.
21. BNP
Paribas
Cardif
Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
21
BNP
Paribas
Cardif
Italie
a
en
effet
développé
une
box
appelée
Habit@t
Homebox
qui
se
caractérise
par
la
première
police
d’assurance
d’un
nouveau
genre
et
qui
a
pour
but
de
protéger
la
maison
et
de
la
contrôler
à
tout
moment
grâce
à
une
solution
domotique
intégrée
dans
l’offre
et
qui
est
exclusivement
proposée
par
la
compagnie.
La
Box
fournie
avec
le
contrat
d’assurance
permet
donc
de
prévenir
les
risques
d’intrusion
grâce
à
l’installation
d’une
alarme,
mais
également
les
pannes
électriques,
les
fuites
d’eau
et
les
débuts
d’incendie.
Grâce
à
ce
système,
l’assureur
permet
de
jouer
un
vrai
rôle
de
prévention
des
risques
domestiques.
Une
optimisation
du
confort
:
A
l’image
de
la
Box
de
BNP
Paribas
Cardif,
la
domotique
permet
de
centraliser,
piloter
tous
les
objets
connectés
de
l’habitation,
que
la
personne
soit
chez
elle
ou
en
déplacement.
Souvent
maîtrisable
depuis
une
application
smartphone,
la
domotique
permet
d’apporter
un
service
supplémentaire
mais
rassure
également
l’utilisateur
sur
ses
habitudes
de
vie
et
sur
le
confort
qu’il
peut
avoir
en
rentrant
chez
lui.
Les
2
exemples
précédemment
cités
peuvent
par
exemple
être
interopérables
et
utilisables
simultanément,
le
système
Nest
ayant
pour
objectif
d’adapter
l’environnement
de
l’utilisateur
et
la
Box
de
prévenir
les
risques.
Ceci
montre
que
la
maitrise
des
risques
domestiques
représente
un
enjeu
de
taille
au
vue
de
la
commercialisation
d’objets
connectés
de
plus
en
plus
sophistiqués.
La
sophistication
des
objets
connaît
également
de
nombreuses
évolutions
dans
le
secteur
de
la
santé
22. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
22
2.2.3)
La
Santé
connectée
L’auto-‐mesure
plus
communément
appelée
«
Quantified
Self
»
représente
le
fait
d’apprendre
à
mieux
connaître
son
corps
et
possède
à
l’heure
actuelle,
le
potentiel
de
développement
le
plus
important
dans
la
démocratisation
des
objets
connectés.
Allant
du
suivi
de
l’activité
physique
d’une
personne
jusqu’au
carnet
de
santé
online,
la
santé
connectée
connaît
une
évolution
sans
précédent,
qui
tend
justement
à
voir
apparaître
de
nombreuses
contraintes
de
développement,
notamment
liées
à
la
réglementation
appliquée
en
matière
de
protection
des
données
de
santé
confidentielles
et
la
plupart
du
temps
protégées
par
le
secret
professionnel
des
spécialistes
de
santé.
La
maîtrise
de
sa
santé,
tel
est
l’objectif
de
cette
panoplie
d’objets
connectés
destinés
à
constituer
une
solide
base
de
données
relatives
à
un
suivi
personnel
de
son
activité
physique.
La
numérisation
de
l’activité
humaine
n’a
plus
de
limites
:
elle
concerne
le
corps
de
chaque
individu
et
ce
qu’il
en
fait.
2.2.3.1)
Des
mentalités
qui
évoluent
Ces
pratiques
volontaires
d’auto-‐quantification
se
caractérisent
par
des
modes
de
capture
de
données
qui
deviennent
de
plus
en
plus
automatisés
et
qui
révèlent
un
véritable
changement
de
mentalité
de
la
part
des
utilisateurs
qui
n’hésitent
parfois
plus
à
partager
leurs
données
de
santé
avec
leurs
appareils.
Effet
de
mode
ou
pratiques
marginales,
ces
signes
précurseurs
annoncent
une
vraie
révolution
qui
prévoit
de
véritables
transformations
sociétales
à
venir.
Les
méthodes
de
«
Quantified
Self
»
sont
difficiles
à
appréhender
du
fait
de
leur
hétérogénéité,
de
la
quantité
d’objets
et
applications
concernés.
23. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
23
2.2.3.2)
Des
déviances
apparentes
La
construction
d’une
analyse
virtuelle
précise
de
sa
santé
conduit
logiquement
à
une
exposition
beaucoup
plus
importante
de
la
vie
privée
de
chacun.
Cet
élément
est
d’autant
plus
important,
que
ces
données
partagées
entre
les
sociétés
spécialisées
ou
les
géants
du
web
vont
peu
à
peu
continuer
à
alimenter
les
serveurs
qui
détiennent
déjà
des
millions
de
données.
En
plus
de
connaître
la
vie
personnelle
des
gens,
ces
sociétés
seront
en
capacité
de
pouvoir
mesurer
la
santé
des
personnes
pour
prévenir
éventuellement
tout
risque
de
problème
de
santé
et
de
maladie.
Les
inquiétudes
sont
d’un
tout
autre
niveau
quand
on
se
rend
compte
que
les
gens
trouvent
désormais
normal
de
confier
leurs
données
de
santé
à
des
sociétés
spécialisées.
La
confiance
routinière
habituellement
accordée
au
médecin
généraliste
s’étend
désormais
aux
dispositifs
numériques
destinés
à
la
fois
à
l’enregistrement
des
données
mais
également
à
la
publication
et
au
partage
des
données
sur
des
applications
smartphone
dédiées.
2.2.3.3)
Quelle
réelle
utilisation
de
l’objet
connecté
en
santé
?
Il
paraitrait
invraisemblable
de
vouloir
présenter
tous
les
objets
connectés
qui
existent
à
l’heure
actuelle
en
matière
de
santé
tant
les
utilisations
sont
nombreuses.
Qui
dit
utilisation
dit
logiquement
intégration
dans
l’usage
quotidien
que
peuvent
en
faire
les
milliers
de
personnes
qui
utilisent
ou
utiliseront
demain
ces
objets.
Jean-‐Luc
Treillou,
PDG
des
Laboratoires
de
Nutrition
et
Cardiométabolisme
indiquait
lors
d’une
interview
à
L’Atelier
BNP
Paribas
en
2013
:
«
Les
objets
connectés
en
tant
qu'objets
de
mesures
sont
intéressants,
mais
le
point
le
plus
important,
le
véritable
créateur
de
possibilités,
est
celui
de
l'intégration
de
l'objet
connecté
au
sein
d'une
action,
d'une
solution
thérapeutique
globale
et
“patient
centric”.
C'est
cette
solution
thérapeutique
intégrée
qui
peut
s'avérer
un
outil
particulièrement
utile
et
efficace
pour
répondre
aux
enjeux
notamment
des
maladies
chroniques.
»
24. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
24
L’objet
connecté
en
tant
que
tel
ne
doit
pas
être
considéré
comme
une
solution
miracle
car
seul,
il
ne
représente
qu’un
simple
gadget.
En
effet,
l’intégration
de
l’utilisation
des
objets
connectés
couplés
à
des
applications
souvent
mobiles
est
primordiale
pour
pouvoir
quantifier
une
quelconque
activité.
Au
delà
même
de
la
quantification
de
soi,
il
paraît
logique
que
l’utilisation
des
objets
connectés
puisse
aller
plus
loin
et
devenir
un
compagnon
de
vie
d’une
personne
atteinte
d’une
maladie
chronique.
Dans
une
logique
synthétique,
voici
un
bref
état
des
lieux
des
quelques
sociétés
considérées
comme
pionnières
en
matière
d’internet
des
objets
en
santé
:
www.withings.fr
25. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
25
26. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
26
2.3)
Des
enjeux
communs
aux
3
secteurs
Suite
à
la
présentation
des
spécificités
du
marché
de
l’internet
des
objets
sur
les
secteurs
phares
de
l’automobile,
la
maison
connectée
et
la
santé,
deux
principaux
enjeux
communs
aux
trois
font
état
de
priorité.
2.3.1)
Résistance
ou
adaptation
du
public
au
changement
de
modèle
technologique
?
De
nos
jours,
il
y
a
plusieurs
types
de
populations
existantes
au
sein
d’une
même
société.
Qui
dit
révolution
technologique
dit
logiquement
nécessité
d’adaptation
pour
les
adeptes
ou
plus
communément
appelés
«
Geek
ou
digital
natives
»
et
pour
les
personnes
soucieuses
de
garder
l’utilisation
basique
du
papier.
Il
peut
être
censé
et
logique
de
penser
directement
aux
séniors
qui,
par
définition,
représentent
l’échantillon
de
la
population
la
moins
appétente
à
l’utilisation
de
nouveaux
outils
du
digital.
Or
selon
une
nouvelle
analyse
de
l’Observatoire
Axa,
les
séniors
sont
étonnamment
bien
équipés
en
objets
numérique
puisque
60%
des
50-‐60
ans
détiennent
une
tablette
ou
un
Smartphone.
Ils
se
disent
également
très
intéressés
par
des
objets
connectés
permettant
d’accentuer
la
sécurité
et
de
maîtriser
un
éventuel
état
de
dépendance.
Les
personnes
âgées
sont
donc
plus
de
4/10
à
être
séduits
par
un
objet
qui
leur
permettrait
de
surveiller
leur
santé
et
56%
d’entre
eux
s’intéressent
à
des
objets
connectés
facilitant
leur
maintien
à
domicile.
Ces
quelques
précisions
permettent
de
voir
à
quel
point
le
digital
et
la
prise
de
conscience
du
numérique
concernent
tout
un
chacun
et
peuvent
désormais
offrir
à
chaque
cible
une
personnalisation
du
produit
et
du
service
sur
mesure.
De
manière
générale
près
de
60%
des
français
montrent
de
l’intérêt
pour
un
objet
connecté
qui
permettrait
d’être
plus
proche
des
personnes
âgées
pour
éviter
des
éventuels
problèmes
de
chute
ou
d’accidents
domestiques.
27. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
27
Il
ne
serait
néanmoins
pas
juste
de
dire
que
tous
les
protagonistes
sont
ou
deviennent
sensibles
au
digital.
Certaines
catégories
de
personnes
revendiquent
leur
volonté
de
garder
une
relation
physique
dans
leur
processus
d’achat.
Qualifiés
de
clients
hybrides,
ils
nécessitent
une
double
relation
à
la
fois
avec
le
numérique
et
le
conseiller.
A
titre
d’exemple,
en
matière
d’assurance,
on
peut
donc
parler
d’un
client
désireux
de
pouvoir
comparer
des
offres
d’assurance
sur
internet
notamment
sur
des
comparateurs
d’assurance
et
d’avoir
malgré
tout
besoin
d’un
agent
d’assurance
ou
un
courtier
lors
du
processus
de
souscription.
2.3.2)
L’intrusion
3.0
dans
la
vie
privée
L’intrusion
dans
la
vie
privée
constitue
le
deuxième
enjeu
de
taille
commun
à
tous
les
secteurs
touchés
par
l’internet
des
objets,
la
gestion
des
données
relevant
de
la
vie
privée
des
utilisateurs.
De
nombreuses
contraintes
apparaissent
déjà
et
apparaîtront
demain.
En
effet,
les
acteurs
faiseurs
de
marché
doivent
se
demander
quel
sera
l’utilisateur
qui
souhaitera
équiper
son
véhicule
de
capteurs
permettant
d’être
pisté
à
chaque
fois
qu’il
prend
son
véhicule
et
d’avoir
des
informations
concernant
son
comportement
au
volant.
L’utilisateur
n’ayant
pas
un
comportement
vertueux
serait
susceptible
d’être
sanctionné.
On
observe
le
même
constat
pour
l’assurance
santé.
En
effet,
l’assureur
souhaite
mettre
en
place
un
programme
à
objectifs
précis
à
atteindre
pour
pouvoir
proposer
des
avantages
tarifaires
et
ainsi
adapter
les
cotisations.
Il
ne
sera
pas
favorable
à
la
valorisation
d’un
assuré
qui
n’atteint
jamais
ses
objectifs.
La
captation
des
données
et
la
diffusion
d’information
concernant
ces
données
vont
donc
concerner
tous
les
secteurs
dans
lesquels
l’internet
des
objets
souhaite
se
développer.
Sans
exception,
les
organismes
de
contrôle
à
l’image
de
la
CNIL
pour
l’assurance
santé,
tiennent
parfaitement
leur
rôle
pour
éviter
toute
déviance.
Cet
élément
constitue
notamment
un
des
points
que
nous
allons
étudier
dans
la
suite
de
l’étude
dans
l’approfondissement
de
l’arrivée
des
objets
connectés
dans
l’assurance
santé.
Les
acteurs
du
développement
ont
bien
perçu
les
opportunités
grandissantes
et
définissent
désormais
des
stratégies
d’intégration
des
objets
dans
la
multiplicité
d’opportunités
de
détection
des
moments
clés
de
vie
du
client.
28. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
28
Actuellement
le
marché
de
la
santé
est
le
plus
enclin
à
voir
l’assurance
se
développer
très
rapidement.
Nous
allons
donc
orienter
la
suite
de
l’étude
sur
les
principales
problématiques
et
enjeux
du
développement
de
l’internet
des
objets
dans
le
secteur
de
la
Santé.
L’intérêt
est
ici
d’analyser
dans
un
premier
temps
les
branches
de
la
santé
où
le
marché
de
l’internet
des
objets
peut
représenter
une
valeur
ajoutée
en
matière
de
maîtrise
de
sa
santé
pour
un
utilisateur
lambda,
sans
oublier
l’apparition
d’une
surveillance
accrue
de
la
sécurité
des
données
par
les
organismes
de
contrôle.
La
dernière
partie
de
l’étude
sera,
quant
à
elle,
consacrée
à
l’analyse
approfondie
de
l’évolution
du
quantified
self
et
des
opportunités
de
centralisation
des
données
qui
restent
un
segment
à
exploiter
pour
les
professionnels
de
l’assurance
comme
pour
les
sociétés
technologiques.
29. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
29
III)
Quelle
intégration
de
l’internet
des
objets
dans
l’assurance
Santé
?
Prévenir
plutôt
que
guérir.
De
nombreux
acteurs
du
monde
de
la
santé
ont
désormais
compris
les
bénéfices
de
réaliser
des
campagnes
de
prévention
afin
de
réduire
leurs
risques.
Les
objets
connectés,
par
leur
simplicité
d’utilisation,
leur
précision
et
leur
côté
ludique
représentent
un
formidable
outil
de
sensibilisation
auprès
de
leurs
utilisateurs.
La
finalité
principale
pour
un
assureur
est
désormais
d’inverser
les
rôles
pour
prévenir
le
risque
avant
qu’il
se
réalise
plutôt
qu’indemniser
la
personne
qui
a
subi
un
sinistre.
Bon
nombre
sont
toujours
tentés
de
dire
que
l’assureur
souhaite
avant
tout
faire
du
profit.
En
réalité,
il
s’agit
ici
d’une
véritable
stratégie
de
fidélisation
prouvant
au
client
que
son
assureur
veut
limiter
son
risque.
Le
bénéfice
incombe
également
à
l’assureur
qui
n’a
plus
besoin
de
dédommager
l’assuré.
C’est
en
communiquant
sur
ces
nouveaux
usages
que
les
acteurs
du
secteur
vont
peu
à
peu
promouvoir
leur
image
:
à
la
fois
moderne
pour
le
côté
technologique
adopté
et
soucieuse
de
ses
clients.
Le
monde
de
l’assurance
n’est
pas
considéré
comme
le
secteur
le
plus
apprécié
par
ses
clients,
à
cause
de
l’inversion
du
cycle
de
production
signifiant
que
le
prix
de
revient
ne
peut
être
connu
qu’a
posteriori.
En
d’autres
termes,
le
paiement
de
l'indemnité
par
l’assureur
n’est
réalisée
qu’à
condition
que
le
risque,
pour
lequel
a
souscrit
l’assuré,
se
réalise.
La
cotisation
étant
d’abord
payée
par
l’assuré,
elle
est
établie
en
fonction
des
probabilités
de
survenance
du
risque
calculées
par
l'assureur.
L’arrivée
du
quantified
self
va
voir
émerger
de
nouveaux
modèles
de
prévention
des
risques
par
la
connaissance
encore
plus
approfondie
de
la
vie
du
client.
L’assureur
va
de
plus
en
plus
prendre
le
rôle
de
sonnette
d’alarme
pour
éviter
que
le
risque
se
réalise.
30. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
30
3.1)
Quantified
Self,
quand
le
client
devient
son
propre
assureur
3.1.1)
Le
Quantified
Self,
un
levier
de
fidélisation
des
assurés
La
connaissance
de
soi
attire
sensiblement
de
nombreux
utilisateurs
qui
n’hésitent
pas
à
rajouter
à
leur
quotidien
une
nouvelle
manière
de
quantifier
leurs
activités
de
santé
en
temps
réel.
Qu’il
s’agisse
de
calculer
le
nombre
de
pas
réalisés
quotidiennement,
la
qualité
et
les
cycles
de
sommeil,
l’activité
physique
ou
autre,
la
collecte
de
ces
données
n’apparaît
que
maintenant
avec
la
création
et
surtout
la
commercialisation
de
nombreux
objets
connectés
permettant
de
recueillir
ces
informations.
Les
progrès
technologiques
évoluent
tout
comme
les
progrès
en
matière
de
santé.
Ces
progrès
laissent
donc
de
la
place
aux
acteurs
désireux
de
proposer
de
nouvelles
expériences
aux
utilisateurs.
Le
changement
de
comportement
se
traduit
par
des
personnes
devenant
de
plus
en
plus
soucieuses
de
leurs
données
de
santé.
Elles
deviennent
de
véritables
acteurs
de
leur
santé
et
se
rendent
compte
que
les
outils
technologiques
peuvent
devenir
des
«
compagnons
de
vie
».
Qui
dit
compagnon
de
vie
dit
bien
évidemment
parcours
d’utilisation
optimisé
pour
être
omniprésent
dans
le
quotidien
des
utilisateurs.
Ces
parcours
d’utilisation
se
définissent
en
3
principales
étapes
:
31. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
31
Le
réel
atout
des
assureurs
sur
un
marché
tel
que
celui
de
l’internet
des
objets
est
de
pouvoir
impacter
le
client
dans
la
relation
qu’il
a
avec
ses
assurés.
Les
actions
préventives
pour
maîtriser
la
survenance
risque
avant
qu’il
se
réalise
montrent
bien
la
volonté
de
l’assureur
de
pouvoir
connaître
de
manière
plus
importante
ses
clients
pour
adapter
un
discours
bienfaisant
et
signe
de
bonne
foi.
L’intérêt
de
ce
type
d’action
nécessite
de
pouvoir
définir
les
parcours
client
en
identifiant
ses
moments
clés
de
vie.
32. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
32
3.1.2)
Une
formalisation
progressive
de
profils
clients
vertueux
La
simplification
du
parcours
type
de
l’utilisateur
nous
permet
de
réfléchir
à
la
manière
dont
un
assureur
pourrait
s’immiscer
dans
le
quotidien
d’un
utilisateur
d’objets
connectés.
Il
s’agit
pour
l’heure
d’un
tout
nouvel
environnement
pour
l’utilisateur
mais
les
assureurs
ne
doivent
pas
pour
autant
attendre
et
prendre
du
retard.
La
personnalisation
du
parcours
client
atteint
un
nouveau
palier
dans
la
collecte
de
données
précises
sur
le
comportement
de
l’utilisateur.
La
course
à
la
fidélisation
se
dessine
et
on
peut
imaginer
des
assureurs
qui
mettront
en
place
des
politiques
tarifaires
adaptées
en
fonction
du
comportement
de
l’utilisateur.
Qu’il
y
a
t-‐il
de
plus
fidélisant
pour
un
assureur
que
de
valoriser
des
clients
pour
avoir
adopté
une
bonne
conduite
ou
atteindre
des
objectifs
sportifs
leur
permettant
d’obtenir
des
avantages
tarifaires
?
Pour
autant,
il
devient
intéressant
de
s’interroger
sur
le
phénomène
inverse
concernant
les
utilisateurs
qui
ne
pourront
pas
répondre
aux
exigences
des
organismes
assureurs.
Nous
l’évoquions
précédemment,
la
quantification
de
soi
n’est
pas
un
phénomène
naturellement
logique
pour
l’être
humain.
En
d’autres
termes,
personne
ne
fait
de
l’auto-‐mesure
quotidienne
sur
tous
les
indicateurs
de
santé
quantifiables.
La
démocratisation
des
objets
connectés
en
santé
permet
de
voir
apparaître
des
personnes
considérées
comme
des
modèles
types.
L’idée
de
quantification
montre
la
nouvelle
tendance
à
matérialiser
sous
la
forme
de
données
des
résultats
d’activité
physique
qui
permettent
de
montrer
une
certaine
forme
de
supériorité
et
de
fierté
pour
l’utilisateur
qui
dévoile
ses
résultats
sur
les
médias
sociaux.
C’est
dans
ce
sens
que
le
chercheur
et
écrivain
Evgeny
Morozov,
spécialiste
des
impacts
sociaux
des
technologies
définit
que
les
personnes
s’auto-‐mesurent
car
elles
sont
en
situation
de
pouvoir
montrer
à
leur
communauté
qu’elles
sont
meilleures
que
la
moyenne.
La
moindre
déviance
en
termes
d’objectifs
est
visible
et
logiquement
pointée
du
doigt
par
l’application
au
travers
de
ces
innombrables
graphiques
et
diagrammes.
Le
même
schéma
se
dessine
peu
à
peu
pour
l’assurance
et
laisse
imaginer
des
sociétés
d’assurance
déterminant
des
profils
types
d’assurés
ayant
un
comportement
vertueux
en
ne
valorisant
que
ceux
qui
respectent
les
exigences
normées
préalablement
établies.
L’assureur
étant
libre
ensuite
de
pouvoir
sanctionner
les
mauvais
comportements.
Les
assureurs
vont-‐ils
à
plus
ou
moins
long
terme
imaginer
et
créer
un
monde
dans
lequel
les
performances
liées
à
la
santé
auront
un
impact
sur
le
prix
de
l’assurance
santé
?
33. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
33
3.1.3)
Les
capacités
d’analyse
limitées
des
objets
connectés
Les
capteurs,
petits
dispositifs
transformant
une
grandeur
physique
observée
en
une
grandeur
utilisable
dans
un
instrument
de
mesure
permettent
de
collecter
les
milliers
d’informations
que
les
objets
connectés
peuvent
par
la
suite
organiser
et
retranscrire
en
graphiques
et
sous
forme
de
courbes
d’évolution.
Les
capteurs
constituant
la
base
même
de
l’internet
des
objets
sont
logiquement
amenés
à
se
multiplier
autour
de
l’individu.
L’intérêt
est
donc
de
s’interroger
sur
la
capacité
de
ces
capteurs,
au
delà
de
la
simple
quantification
de
la
santé
quotidienne
de
l’utilisateur,
à
apporter
plus
que
la
simple
analyse
de
données.
Les
objets
connectés
et
leurs
capteurs
servent
aujourd’hui
à
fournir
des
informations
sur
les
performances
et
l’état
de
santé
de
la
personne
à
un
instant
T
mais
l’idée
d’évolution
et
de
capacité
à
pouvoir
délivrer
des
conseils
n’est
pas
faisable.
Imaginons
l’utilisateur
décidant
d’acheter
un
bracelet
connecté
pour
quantifier
en
temps
réel
son
rythme
cardiaque,
le
nombre
de
pas
effectués
dans
la
journée,
le
nombre
de
calories
perdues,
le
nombre
de
kilomètres
parcourus
etc…
Soucieux
de
mieux
connaître
son
corps,
l’utilisateur
va
en
quelques
semaines
obtenir
un
ordre
d’idée
de
la
moyenne
de
chaque
indicateur
selon
lequel
il
espère
logiquement
s’améliorer,
notamment
sur
son
alimentation,
sur
la
vitesse
à
laquelle
il
court,
le
nombre
moyen
de
pas
qu’il
réalise
quotidiennement…
Le
principal
problème
est
qu’à
l’heure
actuelle,
les
sociétés
conceptrices
des
objets
connectés
ne
sont
pas
en
mesure
de
pouvoir
directement
assumer
le
rôle
de
conseiller.
Les
objets
connectés
collectent
de
l’information,
l’analysent
et
la
présentent
à
l’utilisateur
mais
le
rôle
de
conseiller
délivrant
une
valeur
ajoutée
à
l’évolution
du
quantified
self
n’est
pour
l’instant
pas
concrètement
possible.
L’arrivée
des
assureurs
sur
un
tel
marché
pourrait
permettre
de
répondre
éventuellement
à
cette
problématique.
Les
assureurs
connaissant
parfaitement
leur
métier,
cherchent
quotidiennement
à
analyser
les
comportements
du
client
à
travers
son
potentiel
d’équipement
en
assurance.
L’enjeu
est
donc
de
savoir
si
la
collecte
de
nouvelles
données
comportementales
sera
possible
pour
les
acteurs
de
l’assurance
désireux
d’anticiper
les
besoins
clients.
Une
meilleure
connaissance
de
leurs
clients
via
le
quantified
self
va-‐t-‐elle
permettre
aux
assureurs
d’assumer
un
nouveau
rôle
de
conseiller
préventif
?
34. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
34
3.2)
La
maîtrise
des
données
de
santé
:
un
enjeu
stratégique
Consulter
sa
tension,
sa
fréquence
cardiaque,
ses
calories
brûlées
mais
également
sa
vitesse
de
course,
la
distance
parcourue
en
footing,
tant
de
segments
de
données
qui
naissent
à
vue
d’oeil.
Lorsqu'une
application
ou
une
interface
web
invitent
à
consulter
les
données
sous
forme
de
chiffres
et
autres
graphiques,
ces
données
transitent
puis
sont
automatiquement
enregistrées
sur
des
serveurs.
De
la
jeune
start-‐up
aux
grands
acteurs
du
monde
de
l’assurance,
les
données
de
chaque
utilisateur
peuvent
se
retrouver
tôt
ou
tard
dans
la
nature
et
accessible
par
tous.
En
allant
plus
loin
que
le
piratage,
le
principal
problème
aujourd'hui
réside
dans
le
fait
qu’il
n’y
a
aucun
moyen
fiable
de
s’assurer
que
les
données
liées
à
la
santé
des
utilisateurs
restent
strictement
confidentielles,
si
bien
que
tôt
ou
tard,
ces
informations
pourraient
être
revendues
à
des
sociétés
tierces.
Ceci
explique
en
grande
partie
pourquoi
les
organismes
de
vérification
comme
la
CNIL
définissent
des
règles
précises.
3.2.1)
Les
organismes
d’assurance
peuvent-‐ils
lutter
face
aux
géants
technologiques
?
Aujourd’hui,
l’assurance
est
en
toute
logique
frappée
de
plein
fouet
par
l’arrivée
massive
du
big
data
qui
a
totalement
renversé
les
modèles
classiques
des
assurances.
Ces
trois
dernières
années,
les
assureurs
ont
bien
compris
l’intérêt
de
focaliser
leur
attention
sur
les
éventuels
profits
réalisables
grâce
à
une
granularité
d’informations
beaucoup
plus
détaillée.
Le
principal
intérêt
perçu
étant
désormais
de
pouvoir
effectuer
de
la
prévention
personnalisée.
En
parallèle,
de
nombreuses
sociétés,
parfois
même
des
start-‐up
se
sont
lancées
dans
la
définition
de
nouveaux
modèles
de
segmentation
clients
et
de
mutualisation
des
risques
à
l’inverse
des
logiques
assurantielles
classiques.
Ce
faisant,
ces
initiatives
n’ont
pas
réussi
à
se
développer
du
fait
de
la
complexité
assurantielle
et
des
logiques
de
tarifications
calculées
par
les
actuaires.
Reconverties
en
apporteurs
d’affaires,
intermédiaires
auprès
de
services
clients,
ces
sociétés
se
positionnent
le
plus
souvent
en
soutien
des
organismes
d’assurance
pour
la
définition
de
travaux
stratégiques
basés
sur
le
développement
digital
par
exemple.
35. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
35
La
vraie
évolution
concerne
la
prise
de
conscience
du
potentiel
de
marché
par
les
géants
technologiques,
qui
n’hésitent
pas
à
aller
chercher
ce
type
de
start-‐up
en
fonction
de
l’intérêt
qu’elles
peuvent
avoir
dans
la
définition
des
stratégies
des
plus
grands…
Par
exemple,
Google
a
investi
pas
moins
de
50
milliards
de
dollars
pour
l’acquisition
de
42
start-‐
ups
spécialisées
dans
le
domaine.
Les
géants
de
l’internet
ont
bien
perçu
l’intérêt
de
collecter
la
donnée
à
exploiter
tout
en
développant
continuellement
leur
capacité
technologique.
il
n’est
d’ailleurs
pas
difficile
de
s’apercevoir
qu’avec
son
moteur
de
recherche
en
quasi-‐monopole
mondial,
les
données
personnelles
collectées
sont
illimitées.
C’est
en
l’occurrence
à
partir
de
ce
constat
qu’il
parait
intéressant
de
se
demander
quelle
utilisation
la
firme
de
Mountain
View
souhaite
en
faire.
L’aspect
technologique
est
fortement
mis
en
avant
en
termes
de
communication
mais
l’envers
du
décor
révèle
logiquement
que
le
business
model
de
ces
nouveaux
acteurs
repose
sur
la
monétisation
de
données
de
santé
qui
intéressent
plus
d’un
acteur
dont
les
assureurs
en
priorité.
Force
est
de
constater
cependant
qu’il
s’agit
de
données
de
santé
et
les
politiques
de
confidentialité
des
applications
sont
fortement
pointées
du
doigt
comme
particulièrement
porteuses
de
risques
pour
la
vie
privée
des
utilisateurs.
36. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
36
3.2.2)
Quelle
utilisation
des
données
par
les
organismes
d’assurance
?
L’assurance
pourrait
à
terme
envisager
de
transposer
le
modèle
d’usage
«
Pay
as
you
drive
»
à
l’assurance
santé
en
faisant
bénéficier
de
contrats
plus
avantageux
des
clients
faisant
de
l’exercice.
Bon
comportement
ou
pas,
l’assuré
est
en
passe
de
devenir
acteur
de
sa
santé
mais
également
de
sa
situation
assurantielle.
En
effet,
les
organismes
assureurs
mettent
en
avant
l’avantage
que
peut
avoir
l’assuré
à
atteindre
des
objectifs
pour
obtenir
des
réductions
de
la
part
de
leur
assureur.
L’exemple
type
date
de
2014
avec
le
premier
partenariat
réalisé
entre
un
assureur
et
un
fabricant
d’objets
connectés
pour
AXA
et
Withings.
37. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
37
3.2.3)
Quelles
déviances
sur
les
modèles
de
tarification
des
assureurs
?
Il
paraîtrait
logique
de
voir
apparaître
des
écarts
de
tarifs
proposés
par
les
organismes
assureurs
qui
considèrent
que
l’utilisateur
n’arrive
pas
à
atteindre
ses
objectifs.
L’idée
de
quantification
fonctionnant
aussi
bien
dans
un
sens
que
dans
l’autre,
l’utilisateur
qui
n’accomplira
pas
les
objectifs
fixés
par
l’assureur
santé
pourra
se
voir
«
sanctionné
»
par
une
augmentation
de
sa
ou
ses
primes
d’assurance.
Le
comportement
vertueux
de
l’utilisateur
va
devenir
le
coeur
même
de
son
exposition
aux
risques.
Il
est
possible
de
s’interroger
sur
l’application
de
tels
mécanismes
aux
données
liées
à
la
santé
et
au
bien-‐être,
au
risque
de
devenir
un
jour
objet
de
suspicion
par
les
assureurs
si
quelqu’un
décide
de
ne
pas
s’auto
mesurer.
3.2.4)
Une
confidentialité
des
données
de
santé
réglementée
On
constate
deux
principales
problématiques
proches
liées
à
l’exploitation
des
données
issues
du
Quantified
Self
:
-‐
La
confidentialité
des
données
privées
de
santé
des
utilisateurs
qui
transitent
entre
serveurs
parfois
exempts
de
sécurité
suffisante
;
-‐
La
crainte
des
individus
d’une
utilisation
abusive
de
leurs
données
de
santé
par
des
sociétés
comme
par
exemple
les
sociétés
d’assurance
;
-‐
La
confidentialité
des
données
privées
de
santé
Aucune
société
n’est
infaillible,
mêmes
les
plus
grands
acteurs
technologiques.
Les
données
de
chaque
utilisateur
peuvent
donc
se
retrouver
tôt
ou
tard
dans
la
nature
et
accessible
par
tous.
L’élément
gênant
réside
concrètement
dans
les
données
dites
de
santé
qui
concernent
directement
l’intégrité
physique
d’une
personne
et
qui
peuvent
considérablement
affecter
la
vie
privée
des
utilisateurs.
Aujourd’hui,
selon
l’Atelier
BNP
Paribas,
61%
des
Français
possédant
un
objet
connecté
se
disent
prêts
à
échanger
leurs
données.
38. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
38
Le
phénomène
du
Quantified
self,
peut
à
terme
représenter
un
danger
inquiétant,
en
étant
utilisé
comme
un
outil
d'utilité
publique
afin
de
garder
un
oeil
sur
la
santé
de
leurs
assurés
comme
évoqué
précédemment
sur
l’analyse
de
profils
clients
vertueux
ou
pas.
Du
point
de
vue
de
l‘assurance,
la
mise
en
place
d’un
suivi
personnalisé
pour
chaque
assuré
grâce
aux
objets
connectés
présente
tout
d’abord
des
contraintes
techniques
pour
l’analyse
massive
et
l’hébergement
des
données,
mais
aussi
organisationnelles
pour
l’intégration
de
ces
données
dans
les
processus
et
le
mode
de
fonctionnement
de
l’assureur.
En
effet,
la
dématérialisation
des
processus
est
déjà
un
enjeu
stratégique
dans
le
développement
digital
mais
aussi
extrêmement
longue
du
fait
de
la
complexité
assurantielle.
De
plus,
le
Quantified
Self
constitue
un
vivier
de
données
confidentielles
concernant
des
informations
de
santé
basées
sur
des
activités
corporelles
et
donc
déjà
moins
précises
et
importantes
que
celles
rentrant
directement
dans
le
cadre
du
domaine
médical.
Les
données
recueillies
par
les
objets
connectés
peuvent
être
sans
l’ombre
d’un
doute,
un
outil
très
efficace
pour
améliorer
la
vie
d’usagers,
mais
elle
peut
aussi
être
une
arme
très
puissante
entre
de
mauvaises
mains,
d'où
la
nécessité
de
mettre
rapidement
en
place
un
cadre
strict.
-‐
La
peur
de
l’usage
abusif
des
données
de
santé
Les
individus
et
les
organisations
tirant
de
la
valeur
de
l’exploitation
de
leurs
données
personnelles
ne
jouent
pas
aujourd’hui
à
armes
égales.
Les
individus
se
trouvent
souvent
dans
une
situation
d’incompréhension
face
à
l’exploitation
des
données
les
concernant.
Le
domaine
de
la
santé
et
du
bien-‐être
n’est
pas
épargné
par
l’exploitation
des
données
personnelles,
bien
au
contraire.
Une
enquête
réalisée
par
le
site
Renaloo.com
en
2014
interrogeant
848
personnes
identifiées
comme
ayant
déjà
posté,
échangé,
stocké
des
données
sur
leur
santé
ou
leur
bien-‐être
sur
les
blogs,
forums,
réseaux
sociaux
et
autres
applications
mobiles
de
santé
montre
les
tendances
qui
se
dessinent
vis
à
vis
de
l’utilisation
de
la
donnée
de
santé.
39. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
39
L’utilisation
de
la
donnée
n’est
pas
en
soi
un
vecteur
de
forte
inquiétude
puisque
seulement
8%
des
personnes
interrogées
se
déclarent
inquiètes
vis
à
vis
de
l’emploi
de
leurs
renseignements
de
santé.
Plus
que
de
l'exploitation
de
leurs
données,
les
utilisateurs
se
déclarent
être
inquiets
pour
les
entités
susceptibles
d’en
faire
un
usage
commercial.
Ils
sont
39
%
à
déclarer
craindre
que
leurs
informations
puissent
être
utilisées
par
un
assureur
à
leurs
dépens,
36%
par
leur
employeur
et
27%
par
l’assurance
maladie.
Concernant
le
stockage
des
données
de
santé
publiées
sur
un
site,
un
forum
ou
une
application
spécialement
dédiée,
31%
des
répondants
disent
pouvoir
accorder
une
certaine
confiance
à
l’assurance
maladie
à
l’inverse
des
éditeurs
de
logiciels
ou
de
services
internet
grand
public
comme
Google
ou
Microsoft.
Cet
élément
permet
d’alimenter
notre
hypothèse
qui
était
d’examiner
le
rôle
que
vont
peu
à
peu
prendre
les
géants
de
l’internet
dans
le
paysage
assurantiel.
Les
assurés
accordent
en
revanche
une
certaine
confiance
à
leur
assureur
et
ne
peuvent
pas
encore
considérer
qu’une
société
de
haute
technologique
puisse
gérer
leurs
contrats
d’assurance.
La
proximité
avec
le
client
nécessite
de
considérer
le
client
comme
quelqu’un
d’hybride,
c’est
à
dire
nécessitant
une
possibilité
de
comparaison
des
contrats
d’assurance
sur
le
web
mais
une
démarche
de
souscription
auprès
d’un
conseiller
physique
d’assurance.
L’échange
de
données
de
santé
sur
le
web
n’est
pas
une
banalité.
Le
même
panel
de
personnes
interrogées
met
un
accent
sur
deux
principaux
enjeux
à
savoir
l’importance
de
connaître
les
institutions
utilisatrices
des
données
et
le
degré
de
confidentialité
adopté
et
la
capacité
de
respecter
l’anonymisation,
l’accord
préalable
explicité
et
une
autorégulation
des
acteurs
en
fonction
du
degré
d’information
possédé
pour
chaque
utilisateur.
A
titre
d’exemple,
le
programme
Vitality,
développé
par
la
société
d’assurance
Sud
Africaine
Discovery
permet
de
montrer
le
soin
apporté
à
l’utilisateur.
Le
but
n’est
pas
seulement
de
quantifier
l’activité
physique
de
l’utilisateur
mais
bel
et
bien
de
créer
un
véritable
environnement
autour
de
la
centralisation
de
ses
données
de
santé.
Future
évolution
du
quantified
self
?
Le
système
propose
aux
assurés
de
gagner
des
points
«
Vitality
»
à
chaque
fois
qu’ils
enregistrent
une
activité
physique
via
leur
objet
connecté.
Les
points
cumulés
permettent
ensuite
d’obtenir
des
réductions
ou
des
cadeaux.
Il
s’agit
justement
là
d’un
bon
moyen
de
fidéliser
la
clientèle
et
de
faire
facilement
adhérer
l’assuré
à
l’amélioration
et
au
contrôle
de
son
mode
de
vie.
40. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
40
41. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
41
Vitality
définit
l’intégralité
d’un
parcours
client
autour
de
son
offre.
L’idée
de
personnalisation
de
la
relation
client
prend
alors
tout
son
sens.
L’impression
de
cercle
vertueux
permet
d’analyser
sa
santé,
l’améliorer
et
in
fine,
en
voir
les
résultats.
La
régularité
croissante
d’informations
montre
à
quel
point
le
fait
de
quantifier
et
laisser
une
trace
d’activité
constitue
un
élément
essentiel
pour
le
maintien
de
la
motivation,
preuve
avec
Vitality
qui
met
en
place
la
quantification
d’activité
avec
un
système
de
points
!
Vitality
représente
une
première
strate
de
l’évolution
du
quantified
self
autour
de
la
mise
en
place
d’environnements
sécurisés
englobant
des
données
de
santé
et
permettant
la
création
de
communautés
de
clients.
Une
centralisation
des
données
de
santé
permettrait-‐elle
d’éviter
les
déviances
pour
mieux
rassurer
l’utilisateur
sur
ses
usages
et
ainsi
promouvoir
l’image
de
l’assureur
?
42. Quelles
opportunités
?
Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
42
Le
«
Quantified
Self
»
ouvre
de
nouvelles
perspectives
aux
assureurs
à
ne
pas
rater
…
-‐ La
devise
«
Prévenir
plutôt
que
guérir
»
va
permettre,
grâce
au
quantified
self
de
récolter
plus
d’informations
sur
l’activité
quotidienne
de
l’utilisateur,
permettant
ainsi
de
pouvoir
prévenir
les
risques
plutôt
qu’indemniser
l’assuré
suite
à
la
réalisation
de
ce
risque.
-‐ Une
fois
connecté,
chaque
utilisateur
fait
logiquement
l’objet
d’un
suivi
beaucoup
plus
détaillé
qu’auparavant.
Les
nombreux
capteurs
analysent
et
retranscrivent
sous
la
forme
d’alertes
et
de
recommandations
les
meilleures
attitudes
à
adopter.
Ce
suivi
permettra,
dans
un
avenir
proche,
à
l’assureur
de
promouvoir
une
nouvelle
image
de
coaching
personnalisé.
-‐ L’assurance
comportementale
se
démocratise
de
plus
en
plus
et
la
population
des
technophiles
voit
peu
à
peu
arriver
la
tarification
d’assurance
en
fonction
de
l’activité
pratiquée.
Qu’il
s’agisse
de
comportements
au
volant
ou
d’activités
sportives,
les
sociétés
d’assurance
se
rapprochent
de
plus
en
plus
d’une
adaptation
des
primes
d’assurances
selon
le
comportement
de
la
personne.
Plus
elle
fait
de
sport,
plus
elle
est
en
bonne
santé,
meilleure
sera
la
prime
d’assurance
santé.
-‐
Le
marché
de
l’objet
connecté
en
quantified
self
est
en
perpétuelle
évolution
et
une
immensité
de
nouveaux
acteurs
naît
quotidiennement.
A
l’image
d’acteurs
mondiaux
mais
également
français,
on
note
désormais
l’apparition
de
plateformes
de
gestion
directe
de
tous
les
objets
connectés
avec
une
centralisation
globale
des
données.
L’idée,
pour
la
suite
de
cette
étude
consiste
à
imaginer
l’engouement
autour
d’un
déploiement
de
l’activité
d’assurance
au
sein
même
des
plateformes
de
gestion
globale.
43. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
43
Quelles
menaces
?
Le
«
Quantified
Self
»
dévoile
peu
à
peu
quelques
éléments
de
perversité
qu’il
convient
de
surveiller
:
-‐
Le
discours
tenu
par
les
spécialistes
du
secteur
gravite
autour
de
la
modification
du
comportement
pour
adopter
des
attitudes
vertueuses.
Cette
influence
positive
n’empêche
pas
l’enrichissement
du
big
data
et
la
problématique
de
la
gestion
des
données
de
santé
sensibles
par
les
organismes
d’assurance.
-‐
L’idée
de
cercle
vertueux
récompensera
les
comportements
qui
vont
dans
le
sens
de
l’organisme
délivreur
de
services.
Qu’il
s’agisse
de
nombre
de
pas
ou
autre
activité,
le
comportement
peut
être
vertueux
comme
être
totalement
l’inverse.
L’ampleur
du
phénomène
est
telle
que
si
les
assureurs
généralisent
peu
à
peu
ces
pratiques,
les
individus
ne
se
soumettant
pas
à
cette
adaptation
comportementale
seront,
de
ce
fait,
pénalisés.
Qui
dit
sanction
pour
un
comportement
non
souhaité
par
l’assureur
dit
logiquement
risque
de
fraude.
A
titre
d’exemple,
l’utilisateur
sera
incité
à
renseigner
des
données
faussées
qu’il
renverra
à
son
assureur
pour
rectifier
la
situation
et
obtenir
en
retour
une
amélioration
du
prix
de
son
assurance.
-‐
Certaines
déviances
peuvent
naitre
dans
l’utilisation
qu’aura
l’individu
des
objets
connectés
de
quantified
self.
En
effet,
les
nombreux
fabricants
actuels
d’objets
connectés
maîtrisent
leurs
différentes
gammes
d’objets
mais
qu’arrivera
t-‐il
si
des
assureurs
concluent
des
partenariats
durables
avec
plusieurs
fabricants
d’objets
connectés
et
que
ces
derniers
subissent
des
dysfonctionnements
?
Les
utilisateurs
vont
pour
la
plupart
se
retourner
vers
leur
assureur
pour
connaître
les
modalités
de
remplacement.
Vient
alors
la
problématique
de
responsabilité
engagée
par
les
différentes
parties.
44. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
44
IV)
3
grands
axes
de
vigilance
pour
une
adaptation
réussie
du
quantified
self
à
l’assurance
Santé
Nous
avons
précédemment
défini
trois
grandes
hypothèses
permettant
d’obtenir
une
synthèse
globale
de
l’évolution
du
marché
des
objets
connectés
en
quantified
self
et
leurs
impacts
sur
l’assurance
Santé.
Afin
d’en
tirer
des
conclusions
détaillées
et
logiques,
nous
allons
désormais
tenter
d’y
répondre
et
expliciter
des
points
précis
et
techniques
et
en
s’appuyant
à
la
fois
sur
:
-‐
Des
témoignages
d’experts
du
secteur
sur
des
aspects
de
tarification
avec
l’aide
de
2
actuaires
et
de
2
spécialistes
en
marketing
stratégique.
-‐
Une
étude
quantitative
sur
internet
menée
sur
un
échantillon
de
100
personnes
pour
recueillir
les
comportements,
habitudes
et
opinions
d’individus
sensibles
au
développement
des
objets
connectés
dans
le
secteur
de
l’assurance
santé.
45. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
45
4.1)
Les
assureurs
vont-‐ils
à
plus
ou
moins
long
terme
imaginer
et
créer
un
monde
dans
lequel
les
performances
liées
à
la
santé
auront
un
impact
sur
le
prix
de
l’assurance
santé
?
En
mai
2014,
Axa
annonçait
un
nouveau
partenariat
avec
la
société
de
fabrication
et
commercialisation
d’objets
connectés
Withings
pour
la
mise
en
place
d’une
offre
relative
à
l’assurance
santé
Axa.
Comme
évoqué
précédemment,
l’intérêt
a
été
de
montrer
à
l’utilisateur
la
capacité
de
l’assureur
à
avancer
aux
côtés
d’acteurs
technologiques
majeurs
en
proposant
des
récompenses
aux
utilisateurs
qui
auront
le
comportement
souhaité
par
la
société
:
en
l’occurrence,
la
proposition
de
chèques
de
médecine
douce
offerts
pour
un
individu
réalisant
un
minimum
de
7000
pas
quotidiens
pendant
1
mois
et
allant
jusqu’à
10
000
pas.
La
mise
en
scène
est
réussie
et
incite
l’utilisateur
à
remplir
les
objectifs.
Il
s'agit
très
probablement
d'un
premier
test
visant
à
percevoir
le
potentiel
d’utilisation
des
objets
connectés
par
les
clients.
Une
tarification
"à
l'usage"
ou
des
tarifs
modulés
en
fonction
de
l'activité
physique
des
assurés
en
constitue
à
coup
sûr
la
prochaine
étape.
Mais
qu’en
est-‐il
du
respect
de
la
mutualisation
des
risques,
fondement
même
de
l’assurance
?
4.1.1)
Passage
progressif
de
la
mutualisation
à
la
personnalisation
du
risque
La
FFSA,
(Fédération
Française
des
Société
d’Assurance)
décrit
que
:
«
L'assurabilité
d'un
risque
reflète
en
premier
lieu
la
viabilité
du
principe
de
mutualisation
qui
est
le
mécanisme
fondamental
des
marchés
d'assurance.
Un
risque
n'est
en
effet
assurable
que
dans
la
mesure
où
les
relations
contractuelles
concrètes
entre
assureurs
et
assurés
permettent
une
mise
en
place
effective
de
la
mutualisation
d'aléas
indépendants,
encourus
par
tous,
mais
effectivement
supportés
par
quelques-‐uns.
Par-‐delà
les
inévitables
coûts
de
transaction
qui
empêchent
de
s'assurer
contre
de
petits
risques
dont
la
matérialité
serait
trop
coûteuse
à
vérifier,
ce
sont
les
asymétries
d'information
entre
assureurs
et
assurés,
tout
comme
les
comportements
opportunistes,
qui
limitent
cette
mise
en
place
effective
de
la
mutualisation
des
risques,
et
donc
leur
assurabilité.
»
Le
principe
de
mutualisation
des
risques
représente
le
coeur
de
l’assurance.
Les
individus
sont
confrontés
aux
mêmes
risques,
c’est
à
dire
qu’ils
ont
la
même
probabilité
de
subir
un
sinistre
et
la
même
distribution
de
probabilités
des
dommages
en
cas
d'accident.
La
probabilité
d'avoir
un
accident
ne
dépend
donc
pas
du
fait
que
tel
ou
tel
autre
assuré
en
ait
un
également.
46. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
46
Avec
l’arrivée
du
quantified
self
et
des
objets
connectés
en
santé,
on
passe
progressivement
d’un
risque
mutualisé
exigeant
une
protection
identique
pour
chaque
individu,
à
un
risque
personnalisé
où
l’estimation
du
risque
est
appliquée
au
cas
par
cas.
A
titre
d’exemple,
une
assurance
complémentaire
santé
permet
le
partage
des
risques
entre
une
multitude
de
personnes
:
chaque
assuré
a
le
droit
de
recevoir
une
indemnité
en
fonction
de
la
nature
ainsi
que
l'importance
des
postes
de
dépenses
de
santé
consommés
comme
la
consultation
d’un
spécialiste,
les
frais
d’hospitalisation…
et
ce
en
contrepartie
du
paiement
d'une
cotisation
également
appelée
prime
d’assurance.
Ces
quelques
explications
suffisent
à
comprendre
que
la
mutualisation
des
risques
se
redéfinit
de
manière
globale
avec
la
démocratisation
d’utilisation
des
objets
connectés.
Pour
quelles
raisons
?
Nous
l’évoquions
précédemment,
le
quantified
self
émerge
à
vitesse
fulgurante
et
personnalise
en
profondeur
le
parcours
du
client.
Si
l’on
prend
l’exemple
de
l’assurance
santé,
l’intérêt
est
d’obtenir
un
diagnostic
personnalisé
de
son
état
de
santé
et
ses
performances
en
temps
réel.
L’idée
de
mutualisation
n’est
donc
plus
présente
et
la
personnalisation
est
priorisée.
Or,
c'est
le
principe
de
mutualisation
qui
est
au
coeur
de
l'activité
d'assurance.
La
CNIL
réagit
également
face
à
cela
:
«
A
force
de
se
spécialiser
dans
la
singularisation
des
risques,
les
assureurs
ont
fait
disparaître
l’essence
même
de
leur
métier
:
la
mutualisation
de
risques
incertain
».
Cependant,
la
personnalisation
du
risque
selon
l’activité
de
l’individu
est-‐elle
pour
l’heure
envisageable
?
4.1.2)
Une
tarification
individuelle
à
l’usage
est-‐elle
envisageable
pour
un
contrat
d’assurance
santé
?
L’origine
du
besoin
de
complémentaire
santé
vient
du
constat
que
les
frais
de
soins
sont
partiellement
remboursés
par
les
régimes
obligatoires
d’assurance
maladie.
La
complémentaire
santé
vient
donc
compléter
de
manière
plus
ou
moins
importante
la
prise
en
charge
de
la
sécurité
sociale
selon
l’ensemble
des
garanties
souscrites
par
l’assuré.
47. Yann
FONTES
–
Neoma
Business
School
2014
Les
objets
connectés
dans
l’assurance
Santé
/
47
-‐
Les
contrats
individuels
En
moyenne
plus
chère
qu’une
complémentaire
santé
collective,
l'assurance
santé
individuelle
est
néanmoins
plus
flexible
et
peut
être
souscrite
en
fonction
de
ses
besoins
et
antécédents
médicaux.
Dans
les
contrats
d’assurance
santé
individuels,
les
personnes
sont
couvertes
dès
la
souscription
du
contrat
d’assurance
complémentaire
santé
et
ce,
jusqu’à
leur
décès
ou
résiliation
volontaire.
Tout
ça
en
tenant
bien
évidemment
compte
du
respect
de
la
bonne
périodicité
de
paiement
des
cotisations
ainsi
que
l’absence
de
fausses
déclarations.
-‐
Les
contrats
collectifs
Le
contrat
collectif
à
adhésion
obligatoire
concerne
l’ensemble
des
salariés
d’une
société.
Il
résulte
d’un
accord
de
branche,
d’accord
d’entreprise
ou
bien
d’une
décision
de
l’employeur.
L’employeur
finance
tout
ou
partie
des
cotisations.
Lorsqu’il
part
à
la
retraite,
le
salarié
a
le
choix
de
conserver
son
contrat
auprès
de
l’assureur
de
l’entreprise
ou
bien
de
souscrire
un
contrat
individuel
dans
une
autre
compagnie.
Aujourd’hui,
un
grand
nombre
d'entreprises
souscrivent
un
contrat
d'assurance
complémentaire
santé
ou
prévoyance
au
profit
de
leur
personnel.
L'adhésion
du
salarié
est
obligatoire
ou
facultative
selon
la
convention
collective
en
vigueur
dans
l'entreprise.
Lorsqu'une
couverture
familiale
est
prévue
par
un
accord
collectif
à
adhésion
obligatoire
d'entreprise,
le
salarié
se
doit
de
cotiser,
même
s'il
est
par
ailleurs
déjà
couvert
par
l'assurance
de
son
conjoint.
A)
L’Accord
National
Interprofessionnel,
un
bouleversement
dans
les
systèmes
de
santé
-‐
Généralisation
de
la
complémentaire
Santé
Le
11
janvier
2013,
les
partenaires
sociaux
ont
conclu
à
un
accord
national
interprofessionnel
(ANI)
sur
la
compétitivité
et
la
sécurisation
de
l’emploi.
Les
organisations
patronales
(MEDEF,
UPA,
CGPME)
ainsi
que
trois
syndicats
(CFE-‐CGC,
CFDT,
CFTC)
se
sont
mis
d’accord
pour
mettre
en
place
de
nouveaux
outils
de
flexibilité
aux
entreprises
et
également
de
nouveaux
droits
aux
salariés.