#CANCER #VIE_PROFESSIONNELLE #INSERTION #PREVENTION #SANTE
✅⚕⚕ Grâce aux progrès de la médecine, environ un tiers des #patients guérissent désormais du cancer. Un ratio à rapprocher aux 360 000 personnes qui apprennent chaque année qu'elles sont touchées, dont plus d'un tiers sont en activité professionnelle, selon l'Institut national du cancer.
♨️ S'il est un fait que leur #maladie ait constitué une étape de leur vie qui les ait renforcés, réintégrer une activité professionnelle fait surgir de nombreuses difficultés.
️ Se sentir épaulé.e est la base de tout rebond.
⚡ Entre lourdeurs administratives, déconnexion, traitements médicaux, etc., le trajet positif vers une réintégration adaptée (poste, temporalité) ne s'improvise pas.
隸♀️隸♂️ Remercions tous les professionnels en entreprise (assistante sociale, psychologue, médecine du travail, RH), en milieu hospitalier, bénévoles (association, mentorat), souvent dans une ombre bienveillante, qui favorisent leur maintien et retour au travail !
Ligue contre le cancer Réseau Régional de Cancérologie OncoPaca-Corse Cancer Patient Support Entreprise et Cancer Cancer at Work Jean-Daniel Jean-Marc Clara Alain Christelle Véronique philippe Ellie Mario Institut national du cancer Alice Geraldine Mathilde Marie-Ange
1. mercredi 30 décembre 2020 LE FIGARO
Si le salarié assimile sa pathologie à un isolement et à une rupture dans son parcours professionnel, pour
l’employeur, son absence est synonyme de difficultés dans l’organisation du travail et de coûts supplémentaires.
Cancer: l’enjeu
de la réintégration
des salariés
En imposant de nouvelles organisations du travail,
le Covid-19 pourrait aider les employeurs à s’adapter.
MARIE-CÉCILE RENAULT £@Firenault
SANTÉ Longtemps sujet tabou, le
cancer devient une préoccupation
au sein des entreprises. D’autant
qu’avec l’allongement de la durée
de vie au travail, les progrès des
traitements et l’amélioration de la
survie, les actifs touchés par un
cancer sont de plus en plus nom-
breux. Chaque jour, 1200 person-
nes apprennent qu’elles ont un
cancer, dont 40% travaillent au
moment du diagnostic.
Pour l’employeur, la maladie du
salarié est encore souvent synony-
me de difficultés dans l’organisa-
tion du travail et d’absentéisme au
coût prohibitif. D’après les chiffres
du groupe de protection sociale
Malakoff Humanis, un arrêt de
120 jours coûte 9000 euros à l’en-
treprise. Quant au salarié malade,
il assimile sa pathologie à un isole-
ment et une rupture dans son par-
cours professionnel : 28% des ac-
tifs ayant eu un cancer estiment ne
pas avoir retrouvé leur place à leur
retour, et un sur trois a quitté l’en-
treprise dans les deux ans.
«Se poser la question de la ges-
tion de ces salariés n’est plus une
option pour l’employeur mais une
obligation car c’est un enjeu hu-
main, économique et sociétal», af-
firme Anne-Sophie Tuszynski,
fondatrice de cancer@work. Créé
en 2012, ce club d’employeurs qui
s’engagent pour aider leurs salariés
à mieux concilier maladie et vie
professionnelle compte une cen-
taine de membres, plutôt des
grands groupes basés en Île-de-
France. Et ils ne sont pas les seuls à
avoir pris conscience de l’impor-
tance du sujet. Dans le même es-
prit, le Club des entreprises, créé
par l’Institut national du cancer
(Inca) et coanimé avec l’ANDRH
(l’Association nationale des DRH),
se réunit deux fois par an afin
d’aider les entreprises qui le sou-
haitent à mieux prendre en consi-
dération les besoins spécifiques des
malades et permettre leur réinté-
gration rapide.
Le Covid, un catalyseur
L’objectif : préparer le retour à
l’emploi des salariés en échangeant
sur les bonnes pratiques comme la
sensibilisation des managers,
l’aménagement des horaires ou
des postes, la mise en place du té-
létravail… Et alors que la crise du
coronavirus a chamboulé l’organi-
sation du travail dans la plupart
des entreprises, elle joue en l’espè-
ce le rôle de catalyseur. «Le Covid
permet une prise de conscience.
S’éloigner tout en gardant un lien,
travailler à distance mais conserver
un esprit d’équipe… Ce qui hier
concernait une petite partie des ef-
fectifs concerne aujourd’hui tout le
monde», observe Anne-Sophie
Tuszynski.
L’impulsion des chefs d’entre-
prise reste néanmoins essentielle.
À Rouen, Isabelle Guyomarch,
PDG de CCI Productions, une en-
treprise industrielle de fabrication
de parfums et cosmétiques pour le
compte de tiers (250 salariés), a
pris les devants.
Elle-même victime d’un cancer
du sein agressif, elle a installé dans
son usine une chaîne sans cadence,
pour faciliter le retour à l’emploi
des salariés victimes d’une maladie
longue durée. «Cela a produit un
effet d’engagement incroyable sur
ses salariés avec une baisse de
8 points en trois ans de l’absentéis-
me, non pour maladie grave mais
pour bobologie», explique Anne-
Sophie Tuszynski, qui souligne que
la plus grande victoire de l’entre-
preneuse «est que les bien portants
vont mieux car ils ont compris que
demain s’ils ont un problème grave
l’entreprise ne va pas les jeter, mais
fera tout pour les garder».
Les initiatives se multiplient.
«Accompagner les personnes at-
teintes de cancer dans la poursuite
de leur vie professionnelle est l’un
des quatre engagements de notre
groupe en faveur d’une société plus
inclusive», explique Thomas Sau-
nier, directeur général de Malakoff
Humanis. Le groupe a ainsi partici-
pé à l’inauguration d’une «Maison
rose» à Paris, la deuxième du gen-
re après Bordeaux, où des femmes
atteintes de cancer du sein peuvent
se refaire une beauté ou se relaxer,
pratiquer la danse ou le yoga, s’in-
former, se faire coacher… ou tout
simplement parler. ■