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Techniques usuelles en
Laboratoire de Médecine
Part. I : La M.O. en laboratoire d’histologie
Abdelatif KAHLOULA
Objectifs Pédagogiques
o Savoir décrire les principales étapes allant du prélèvement à l’échantillon d’examen.
o Savoir énumérer les principales colorations utilisées lors des examens en M.O., Leurs avantages
et leur limites.
Plan de la
présentation
● Techniques Usuelles en
laboratoire d’Histologie
o Fixation
o Déshydratation
o Inclusion
o Coloration
o Quiz
o Dossiers
o Bibliographie
o Sitographie
Techniques Usuelles en laboratoire d’Histologie -
La FIXATION
Première étape de la préparation tissulaire, la fixation a pour but d’empêcher
l’auto-dégénérescence des cellules tout en en préservant l’ultra-structure et ce en
freinant l’activité biologique souvent jusqu’à l’arrêt en induisant une agrégation
des macromolécules.
Sont utilisés lors de cette étape des composés tels que le Formaldéhyde et le
glutaraldéhyde où sont plongés les tissus quelques instants après le prélèvement.
Il est à noter que la fixation augmenterait la perméabilité à la coloration.
Techniques Usuelles en laboratoire d’Histologie -
La DÉSHYDRATATION
Étape préalable à l’Inclusion, La déshydratation consiste à plonger l’échantillon
tissulaire dans des bains d’alcool de concentrations progressivement croissantes
(e.g. 70% -> 80% -> 90% -> 100%) jusqu’à ce que l’eau en soit totalement
soustraite.
Dans un second temps, le procédé est répété en remplaçant l’alcool par un solvent
organique (e.g. Toluène)
Techniques Usuelles en laboratoire d’Histologie -
L’ INCLUSION
A l’issue de l’étape précédente, le prélèvement objet d’étude est trempé dans un
bain de paraffine chauffée à une température dépassant juste son point de fusion.
Une fois bien imprégné l’échantillon est laissé refroidir dans un moule plein de
paraffine qui se solidifie permettant ainsi la réalisation de coupes fines de
quelques microns sans altération de la structure.
Dans certains cas, l’inclusion se résume à plonger l’échantillon dans de l’azote
liquide ce qui le solidifiera en congelant l’eau qui s’y trouve, dans ce cas de figure
il n’est donc pas nécessaire de le déshydrater.
Techniques Usuelles en laboratoire d’Histologie -
La COLORATION
La coloration est un impératif en microscopie optique qu’impose le manque de
contraste des échantillons à examiner.
Après déparaffinage et réhydratation, différentes colorations sont appliquées
suivant le contexte d’étude. Lors des plaques suivantes nous verrons les plus
fréquentes d’entre-elles.
La coloration –
L’HÉMATOXYLINE – ÉOSINE [H.E]
Coloration bichromatique d’usage courant, comprenant un colorant cationique (ou
basique) qu’est l’Hématoxyline associé à un colorant anionique (ou acide) qu’est
l’Eosine.
Les structures prenant une coloration bleue par l’hématoxyline sont dites basophiles,
celles colorées par l’éosine, sont dites acidophiles.
Noyaux
Ribosomes
Cytoplasme
Mitochondries
Glandes de Lieberkühn
Microscopie photonique, à fond clair.
Hématoxyline - Eosine.
La coloration –
L’HÉMATOXYLINE – ÉOSINE – SAFRAN [H.E.S]
Coloration Trichromatique fréquemment utilisée, comprenant en plus de l’H.E
détaillées précédemment un troisième colorant : Le safran.
Le safran met en évidence les fibres de collagène en les colorant en jaune orangé.
Noyaux
Ribosomes
Cytoplasme
Mitochondries
Fibres de collagène
Coupe de rate
Microscopie photonique, à fond clair.
Hématoxyline - Eosine - Safran.
La coloration –
Le BLEU DE TOLUIDINE
Le bleu de toluidine est une coloration basique - ou acidophile - basée sur le
principe de la métachromasie. Elle a une grande affinité pour les molécules
chargées négativement comme les acides nucléiques, les mucopolysaccharides de
cartilage et de mucine, les granulations de mastocytes d'héparine et d’histamine…
En pathologie elle permet l’observation de la présence anormale de mastocytes
due à un cancer, une maladie inflammatoire ou gastro-intestinale telle que le
syndrome du côlon irritable. Pourtant, l’intérêt qu’on lui porte réside surtout en le
fait qu’elle permette une certaine précocité dans le diagnostic du cancer car le
marquage de l'ADN dans les cellules cancéreuses est plus intense que dans les
cellules saines.
Granulations des mastocytes
Mastocytes
Microscopie photonique, à fond clair.
Bleu de Toluidine.
La coloration –
L’ORCEINE
Colore les fibres élastiques en brun, elle également connu sous le numéro E182
dans l’industrie agroalimentaire ou elle est utilisée comme colorant rouge.
En pathologie elle est utilisée pour la visualisation des antigènes de surface de
l'hépatite B (HBsAg) et les protéines liées au cuivre, en effet les antigènes HBs
apparaissent comme des agrégats irréguliers de couleur marron/violet dans le
cytoplasme des cellules hôtes alors que Les protéines liées au cuivre, dont la
présence est importante lors de pathologies telles que la maladie de Wilson ou
certaines formes de cirrhose, sont visualisées en violet foncé.
La coloration à l'orcéine peut être utilisée sur des coupes fixées au formol et
inclues en paraffine et sur des coupes congelées.
Fibres élastiques
Fibres élastiques
Microscopie photonique, à fond clair.
Orcéine.
La coloration –
La FUCHSINE
Colorant rouge violacé, Elle est surtout connue pour son intervention dans la
coloration de Gram et la coloration de Ziehl-Neelsen .
Après avoi été brevetée et vendue elle a été mise sur le marché sous le nom
commercial de magenta. l’appellation « fuchsine » lui est assignée car elle évoque
la couleur des fleurs de fuchsia.
Fibres élastiques
Cartilage élastique
Microscopie photonique, à fond clair.
Fuchsine.
La coloration –
BLEU ALCIAN
Permet de mettre en évidence, en leur donnant une couleur bleuâtre, les
mucosités acides, les mucines acétiques et le cartilage. Il est aussi employé dans
l'industrie pour fabriquer des encres.
Au cours des mésothéliomes, des mucosités acides non sulfatées en quantités
excessives sont observées. Ces mêmes mucosités sont présentent de manière
normale dans les parois des vaisseaux sanguins, leur augmentation signe les
lésions précoces d'athérosclérose.
Mucopolysaccharides acides
Glande de Lieberkühn
Microscopie photonique, à fond clair.
Bleu Alcian.
La coloration –
ROUGE ALIZARINE
Basée sur un processus de chélation, Le rouge alizarine S met en évidence les
dépôts calciques des tissus par la formation de rouge alizarine S-Calcium, composé
apparaissant rouge au microscope optique.
Bien que d’autres composés tels que le magnésium, le manganèse ou encore le fer
peuvent réagir avec ce colorant faisant de cette réaction une réaction aspécifique,
elle continue à être utilisée pour la mise en évidence de dépôts calcique dans la
mesure où généralement il n’y a pas d’interférence puisque ces composés ne se
retrouvent pas en concentration suffisante dans les tissus biologiques pour
pouvoir interagir.
En pratique, elle peut servir pour caractériser la croissance osseuse ou
l’ostéoporose mais aussi dans bien d’autres circonstances.
Dépôts calciques
Placenta humain
Microscopie photonique, à fond clair.
Rouge alizarine.
© wellcome images, Flickr, CC by-nc-nd
2.0
Embryon de souris coloré au Bleu Alcian associé à l’alizarine
rouge
La coloration –
BLEU D’ANILINE
Découverte en traitant de l'indigo avec de la potasse, l’aniline fut nommée ainsi
d'après le nom d'une plante produisant de l'indigo: « Indigofera anil ». Le mot
« anil » est lui-même issu du terme sanskrits nīla qui veut dire bleu profond.
Le bleu d’aniline colore les fibres de collagène.
Collagène
Tissu osseux lamellaire
Microscopie photonique, à fond clair.
Bleu d’aniline.
La coloration –
L’ACIDE PERIODIQUE ET SHIFF [P.A.S]
La coloration P.A.S (pour Periodic Acid Shiff) est la technique la plus polyvalente et
la plus utilisée pour la visualisation des polysaccharides. Elle est composée d'acide
periodique et de réactif Schiff.
Elle met en évidence les mucines (épithélium à bordures en brosse), les
membranes basales, le glycogène ainsi que les filaments et spores mycéliens. Dans
les tumeurs indifférenciées, cette coloration est utile pour orienter le diagnostic
vers une origine glandulaire. Elle est demandée dans le diagnostic de pathologies
du foie et du rein.
Dans la maladie de Whipple, Les macrophages sont PAS+.
Mucus
Epithélium d'une villosité intestinale
Microscopie photonique, à fond clair.
P.A.S.
La coloration –
VERT JANUS
Colorant basique utilisé dans la coloration des mitochondries qui apparaissent en
bleu. Ce virage de couleur est expliqué par le fait que le colorant est oxydé par
l ’oxygène.
Mitochondries
Tube contourné proximal
Microscopie photonique, à fond clair.
Vert Janus.
La coloration –
PERLS
Coloration cytochimique révélant les structures cellulaires contenant du Fe3+
(hémosidérine, granules de Pappenheim, mitochondries surchargées en fer), Ce
dernier précipite sous forme de granules bleu-vert (ferrocyanure ferrique).
Fer
Grumeau de moelle osseuse
Microscopie photonique, à fond clair.
Perls.
La coloration –
FONTANA MASSON
Employée dans les mise en évidence des pigments de mélanine qu’elle colore en
noir, elle garde son intérêt dans l’étude quantitative de la production de cette
dernière. Ainsi elle est utilisée pour faire des tests d’objectivation de l’activité de
composés en dermo-cosmétologie par exemple. Sur le volet de la pathologie, elle
permet l’étude de certaines tumeurs nerveuses ou mélanomes.
Mélanine
Mélanome malin
Microscopie photonique, à fond clair.
Fontana Masson.
La coloration –
NOIR SOUDAN
Colore une grande variété de lipides comme les phospholipides, les stérols et les
triglycérides neutres.
Le noir soudan est utilisé dans l'étude des pathologies hématologiques car il est
capable de colorer les myéloblastes et non les lymphoblastes, néanmoins son
utilisation principale reste la visualisation des lipides
Adipocytes
Adipocytes
Microscopie photonique, à fond clair.
Noir soudan.
La coloration –
VON KOSSA
Elle permet de détecter la présence de dépôts anormaux de calcium dans
l’organisme et ce grâce à la transformation des sels de calcium en sels d’argent
observés sous forme de dépôts d’argent métallique.
Cette coloration garde son intérêt dans les diagnostics de calcinoses telles que les
chondrocalcinose, néphrocalcinose et calcinose cutanée mais aussi dans la
détection des calcifications dans des tumeurs.
Dépôts calciques
Calcification de la substance osseuse
Microscopie photonique, à fond clair.
Von Kossa.
La coloration –
ROUGE CONGO
À la fois colorant et indicateur de pH, sa principale utilisation en histopathologie
se voit dans le diagnostic de l’amylose.
Il confère aux dépôts amyloïdes dans les tissus une coloration rouge cramoisie.
Dépôts amyloïdes
Biopsie rénale
Microscopie photonique, à fond clair.
Rouge congo.
La coloration –
GROCOTT
Elle fait intervenir un certains nombre de composants, réagissant entre eux et
avec les éléments tissulaires pour conférer une coloration noirâtre aux structures
cibles (champignons, membranes basales et structures argentaffines) contrastant
avec une coloration de fond au Fast-Green.
Champignons
P. Jirovecii
Microscopie photonique, à fond clair.
Grocott.
La coloration –
SAFRANINE - FAST-GREEN
La Safranine colore le cartilage, les mucines et les granules des mastocytes. C’est
un colorant basique avec une forte affinité aux protéoglycanes (acides) présents
dans les tissus cartilagineux, qu’il colore en orange/rouge. L’intensité de coloration
est proportionnelle à la quantité de protéoglycanes contenue dans le tissu étudié.
le Fast-Green est un colorant acide qui se lie aux protéines contenues dans le
cytoplasme des cellules, il confère aux os une coloration verte.
Ainsi à l’examen le cartilage et les mucines apparaitront en orange/rouge sur un
fond vert/gris avec des noyaux noirs.
L’usage de cette coloration se voit dans l’étude des variations pouvant survenir
dans les maladies articulaires telles que l’arthrose.
Os
Cartilage
Articulation de rat.
Microscopie photonique, à fond clair.
Safranine – Fast-green.
La coloration –
Le TRICHROME DE MASSON
Technique de coloration trichromatique, elle fait intervenir successivement :
1) Une coloration des noyaux bleue noirâtre par l’hémalun ou l’Hématoxyline
2) Une coloration du cytoplasme, de la kératine et des fibres musculaires rouge
voir rouge rosée par un mélange précis de fuchsine acide et de rouge ponceau.
3) Une coloration élective du collagène (et l’os) en vert par le vert lumière (ou en
bleu, si remplacé par le bleu d’aniline)
En histologie elle vise à différencier les fibres de collagène et musculaires sur des
coupes tissulaires. En outre, en pathologie elle est applicable aux atteintes du
cœur (infarctus), du foie (cirrhose), du rein (fibrose glomérulaire).
Pierre Claude Laurent Masson (1880 à Dijon - 1959 à Montréal) est un
médecin et anatomo-pathologiste franco-canadien éminent. Il est reçu
docteur en médecine de la Faculté de médecine de Paris en 1909 où il sera le
collaborateur d'Amédée Borrel (dernier élève direct de Louis Pasteur). Après
la Grande Guerre, occupe le poste de directeur de l'institut d'anatomie
pathologique et la chaire de pathologie de la Faculté de médecine de
Strasbourg. Il reste là pendant huit années avant de rejoindre la nouvelle
Faculté de médecine de l'Université de Montréal au Canada.
Éponymie :
Trichrome de Masson, Technique d’argentation de Masson (ou de Fontana-
Masson), Glomus neuro-myo-artériel de Masson, Syndrome de Barré-
Masson, Cellule claire de Masson (ou cellule de Kulchitsky-Masson),
Pseudoangiosarcome de Masson, Adénome sudoripare de Masson….
Noyaux
Ribosomes
Cytoplasme
Mitochondries
Fibres de collagène
Fibres de collagène
Epithélium urinaire
Microscopie photonique, à fond clair.
Trichrome de masson.
Noyaux
Ribosomes
Cytoplasme
Mitochondries
Fibres de collagène
Fibres de collagène
Glandes sudoripares
Microscopie photonique, à fond clair.
Trichrome de masson.
Noyaux
Ribosomes
Cytoplasme
Mitochondries
Fibres de collagène
Fibres de collagène
Vertèbre d'un embryon
Microscopie photonique, à fond clair.
Trichrome de masson.
La coloration –
MAY – GRÜNWALD – GIEMSA [M.G.G]
Aussi appelée coloration de PAPPENHEIM, elle est classiquement utilisée pour les
frottis de sang périphérique et les myélogrammes.
Cette coloration comprend :
– un colorant selon May-Grünwald qui est composé d’un colorant acide, l’éosine,
et d’un colorant basique, le bleu de méthylène.
– un colorant selon Giemsa qui est constitué, lui aussi, d’éosine et d’un autre
colorant basique, qui est métachromatique, l’azur de méthylène.
Noyaux
Erythrocytes
Granulations neutrophiles
Frottis de sang périphérique
Microscopie photonique, à fond clair.
MGG.
Grandlymphocyte
PNBasophile
PNEosinophile
PNNeutrophile
Lymphocyte
Monocyte
La coloration –
PAPANICOLAOU
Coloration polychrome qui permet de différencier les cellules en fonction de leur
maturité et de leur activité métabolique.
Elle est composée de trois colorants : L’hématoxyline, L’Orange G (OG 6) qui possède
une affinité avec la kératine et L’Eosine-Azur (EA 50) lui-même colorant acide
polychrome (éosine, vert lumière et brun de Bizmark) qui réagit avec le cytoplasme des
cellules squameuses non matures (cellules basales et intermédiaires) ainsi qu’avec les
cellules glandulaires et les hématies.
Elle utilisée pour la différentiation des cellules dans les fluides corporels. Les
échantillons peuvent être des frottis gynécologiques, des crachats, de l’urine, du liquide
céphalo-rachidien, du liquide synovial ou tout autre échantillon contenant des cellules.
C’est la coloration de référence pour les études en cytologie gynécologique pour
détecter la présence anormale de cellules dans le cervix utérin dans le cadre du
diagnostic précoce du cancer de l’utérus.
Noyaux
cytoplasmes des cellules non
kératinisées
cytoplasmes des cellules
kératinisées
Frottis cervico-utérin
Microscopie photonique, à fond clair.
Papanicolaou.
La coloration –
GRAM
D’usage courant, son rôle est prépondérant dans la classifications des bactéries,
Elle permet de séparer la plupart d’entre elles en deux groupes en fonction des
constituants membranaires:
- Gram + : riche en peptidoglycanes et pauvre en lipides.
- Gram - : riche en lipides et pauvre en peptidoglycanes.
La coloration –
GRAM
Elle fait intervenir successivement quatre étapes :
1. Application du violet de cristal. [étape de la coloration]
2. Application d’iode (Agissant en tant que Mordant). [Formation du complexe
violet de cristal-Iode]
3. Lavage à l’isopropanol-acétone (Alcool). [étape de la décoloration]
4. Application de la Safranine.
Au final :
les bactéries Gram + seront colorées par le violet de cristal.
les bactéries Gram - prendront la couleur du contre-colorant.
Bactéries GRAM –
Bactéries GRAM +
Bactéries.
Microscopie photonique, à fond clair.
GRAM.
La coloration –
ZIEHL – NEELSEN
Coloration mettant en évidence l’acido-alcoolo-résistance, Elle est le plus souvent
employée dans la recherche des mycobactéries. Elle tient compte de trois temps
qui sont :
• 1er temps : coloration par la fuchsine à chaud.
• 2ème temps : décoloration :
Trempage de la lame dans une solution d'acide sulfurique , suivi d'un rinçage, suivi
du trempage de la lame dans l'alcool à 90°, suivi d'un rinçage.
• 3ème temps : recoloration au bleu de méthylène.
BAAR
M. tuberculosis
Microscopie photonique, à fond clair.
Ziehl-Neelsen.
QUIZ
Peau humaine.
Microscopie photonique, à fond clair
Rate humaine.
Microscopie photonique, à fond clair
Glande sébacée.
Microscopie photonique, à fond clair
Villosité intestinale.
Microscopie photonique, à fond clair
Villosité intestinale.
Microscopie photonique, à fond clair
Dossiers
Dossier N°I
“Diarrhée chronique chez un homme de 50 ans”
Mr. XY, 50 ans, se présente à votre consultation pour une diarrhée
chronique, installée depuis 4 mois.
Il décrit comme antécédents des polyarthralgies touchant les grosses
articulations datant de quelques années.
Actuellement, Il se plaint, en plus, d’une asthénie, des céphalées et de
vertiges et décrit une perte de poids durant ces derniers mois.
A l’examen vous constatez qu’iI présente une hyperpigmentation cutanée
contrastant avec une pâleur conjonctivale, et des micropolyadénopathies
inguinales et axillaires, des ongles striés cassants tout comme ses cheveux.
Vous notez également une polypnée, et quelques ecchymoses ça et là sur
son corps.
“Diarrhée chronique chez un homme de 50 ans”
Vous demandez les examens suivants :
Une FOGD avec biopsies qui montrera une absence d'atrophie villositaire.
Un TOGD objectivant un épaississement des plis avec augmentation de
l'espace inter plis diffus à tout le grêle évoquant une atteinte inflammatoire
Une VS qui reviendra à 40 mm à la première heure.
Un dosage du facteur rhumatoïde qui reviendra négatif.
Quel est votre diagnostic de présomption ?
Vous demandez un second examen anatomo-pathologique des pièces de
biopsies ? Quelle coloration devra être appliquée ?
“Diarrhée chronique chez un homme de 50 ans”
• Le diagnostic de présomption est celui d’une Maladie de Whipple.
• Il est confirmé par la mise en évidence, sur des biopsies duodénales,
de lésions segmentaires à type d’hypertrophie villositaire et
d’Infiltration de la lamina propria par des macrophages à inclusions
PAS+.
(A) Intestin grêle d'un patient atteint de la maladie de Whipple présentant
de nombreux macrophages positifs à l’acide périodique et Shiff (PAS)
dans la lamina propria (grossissement, x 50).
(B) Même biopsie à un grossissement supérieur (× 100) montrant des
macrophages contenant des granules PAS positives.
Dossier N°II
“La mousson…”
Vous recevez Mr G. âgé de 55 ans, présentant une dyspnée associé à un ballonnement
abdominal.
À l'examen clinique :
Pouls est à 80 bts/mn, TA à 95/65 mmHg , T° à 36,5 °C,
10 angiomes stellaires dans le territoire cave supérieur, un ictère conjonctival, une distension
abdominale globalement mate à la percussion, une hépatomégalie droite dure, une circulation
veineuse collatérale abdominale, base thoracique droite mate avec abolition du murmure
vésiculaire.
Sur le plan biologique :
GB à 14,000/mm3 dont 70 % de PNN, Hb à 9,5 g/dl, plaquettes à 70,000/mm3, ASAT à 5N,
ALAT 3N, gamma GT 30N, bilirubine à 107 umol/l dont 65 de bilirubine conjuguée, phosphatases
alcalines 2N, TP à 30 % avec facteur V à 35 %, Na+ à 128 meq/l, K+ à 3,2 meq/l, Cl à 100 meq/l.
Créatininémie à 125 umol/l, hypergammaglobulinémie avec bloc β γ à l’EPPS.
“La mousson…”
Quel est votre hypothèse diagnostique ?
Sur un plan anatomo-pathologique, quelle en serait la manifestation ?
Comment la mettriez vous en évidence ?
“La mousson…”
• La cirrhose hépatique est la première hypothèse diagnostique formulée.
• Sur le plan anatomo-pathologique elle se manifeste par une fibrose
mutilante du parenchyme hépatique présence de nodules de
régénération. Cette fibrose est mise en évidence par le trichrome de
Masson.
Image microscopique à fort grossissement d'un foie atteint de cirrhose
colorée au trichrome de Masson. L'abus d'alcool, cause de la cirrhose dans
ce cas, est la cause la plus fréquente de cirrhose dans le monde occidental.
Dossier N°III
“Une tuberculose chez une veuve de 61 ans”
Mme J., 61 ans, veuve, vivant seule, consulte pour fièvre à 38°, asthénie,
sueurs nocturnes et toux. Un bilan de première intention (dont NFS
plaquettes, VS, ionogramme, radio de thorax) permet de s'orienter vers une
tuberculose pulmonaire commune avec infiltrats des deux sommets
pulmonaires et caverne du lobe supérieur droit. L'examen clinique ne
retrouve aucun signe pathologique.
Elle est suivie pour hypertension artérielle (150/75 mmHg sous Bitildiem®)
depuis 10 ans. Elle n'a jamais fumé.
Quel complément de bilan paraclinique prescrivez-vous?
Quelles sont les modalités de l’examen direct au M.O. ?
“Une tuberculose chez une veuve de 61 ans”
Le bilan paraclinique comporte :
- Recherche de BK sur 3 jours dans les crachats (expectorations matinales) ou dans le
tubage gastrique matinal avec examen direct et culture sur milieu de Lowenstein-
Jensen
- IDR à la tuberculine
- Bilan préthérapeutique : bilan hépatique, fonction rénale, uricémie, bilan
ophtalmologique (vision des couleurs, champ visuel)
Modalités :
Un frottis sur lame du prélèvement est réalisé, puis examiné au MO après coloration de
Ziehl-Neelsen à grossissement 100.
Les BAAR se trouvant sur 100 champs seront comptés le seuil de positivité étant fixé à 10.
Frottis des expectorations positives colorées après Ziehl-Neelsen.
Dossier N°IV
“Fièvre et coma chez un coopérant”
M. I., 23 ans, est admis en réanimation pour coma fébrile depuis 3 heures. II est rentré 15 jours
auparavant du Congo Démocratique, où il effectuait sa coopération depuis 16 mois. Son amie
vous précise qu'il n'a pas d'antécédent particulier, qu'il a toujours pris correctement sa prophylaxie
antipalustre par Savarine® (chloroquine + proguanil), 1/j, et qu'il n'était "pas très bien" depuis 2
jours (asthénie, céphalées, nausées).
Examen clinique
T = 40°C, TA = 130/80 mmHg, FC = 130/mn ; ictère conjonctival, hépatosplénomégalie ; souffle
systolique au bord gauche du sternum ; Glasgow = 10 sans syndrome méningé, sans signe de
localisation neurologique.
Paraclinique
Hb = 90 g/l, globules blancs = 5 000/mm 3 (PNN = 70 %) ; Plaquettes = 25 000/mm3 ; urée = 15
mmol/I ; créatininémie = 300 pmol/I.
Radio thoracique normale.
“Fièvre et coma chez un coopérant”
Quels sont les principaux diagnostics à évoquer ?
“Fièvre et coma chez un coopérant”
• Accès palustre
• Méningite purulente
• Fièvre typhoïde (avec tuphos)
• Encéphalite virale (arbovirose) .
• Endocardite bactérienne
• Trypanosomiase africaine
• Hépatite fulminante
• Leptospirose
• Dans le cadre d'une possible séropositivité VIH :
- Toxoplasmose cérébrale
- Méningite à cryptocoque
“Fièvre et coma chez un coopérant”
Votre petit doigt vous dit de ne pas exclure un accès palustre aussi rapidement,
Quel examen prescrivez vous à cette fin ?
“Fièvre et coma chez un coopérant”
L’examen à prescrire est un frottis de sang périphérique coloré au MGG.
Frottis de sang périphérique coloré au MGG objectivant le P.falciparum au
stade de gametocyte .
Dossier N°V
“Une dyspnée, une toux sèche, de la fièvre”
Un homme de 37 ans vous consulte pour une toux sèche évoluant depuis un mois
environ, avec une dyspnée d'effort d'aggravation progressive, une altération de l'état
général, et un fébricule.
Ses antécédents sont uniquement marqués par une syphilis 10 ans auparavant, et
plusieurs séjours sur la côte Ouest des États-Unis.
L'examen clinique retrouve une T° à 39°C, une polypnée (35/mn), et des stries
blanchâtres, adhérentes, sur les bords latéraux de la langue.
La NFS est normale ; les LDH sont à 3 fois la normale ; la gazométrie artérielle en air
ambiant retrouve pH = 7,46 ; p02 = 56 mmHg ; pC02 = 30 mmHg ; C02t = 19 mmol/I.
La radiographie thoracique retrouve un syndrome interstitiel diffus, confirmé en TDM.
“Une dyspnée, une toux sèche, de la fièvre”
Quel diagnostic évoquez vous en premier lieu ?
Comment l’affirmez vous ?
Une dyspnée, une toux sèche, de la fièvre
Le diagnostic à évoquer dans ce contexte est celui d’une pneumocystose révélatrice d’une
infection par le HIV.
La confirmation se fait par la mise en évidence de P.jirovecii lors de l’examen du liquide de
LBA avec coloration au Gomori-Grocott.
Coloration au Gomori-Grocott sur liquide de lavage broncho-alvéolaire
(BAL). le pathogène se présente sous forme de balles de ping-pong
écrasées, de croissants, de sphères pliées, de ballons de plage aplatis ou
de balles de tennis dégonflées.
Dossier N°VI
“Histoire de rhumatismes”
Madame P., 38 ans, vient vous consulter pour des douleurs articulaires apparues
depuis
son second accouchement il y a quelques mois. Il s’agit de douleurs siégeant
essentiellement au niveau des deux poignets, symétriques, et très invalidantes
puisqu’elles la réveillent la nuit et qu’elle est obligée de faire de l’exercice le matin
avant de pouvoir se mettre au travail (elle est secrétaire).
L’examen clinique est sans particularité en dehors de gonflements articulaires
symétriques en regard des métacarpo-phalangiennes et des interphalangiennes
proximales des 2e et 3e doigts.
“Histoire de rhumatismes”
Intrigué par cette symptomatologie, vous avez prescrit un bilan complémentaire qui
retrouve :
VS à 60 mm, CRP = 150 ;
NFS : Hb = 10,5 g/dL, VGM = 75 μm3, plaquettes = 550 000/mm3, GB = 12
000/mm3 dont 80 % de PNN ;
facteurs antinucléaires à 1/40 ;
BU : GR–, GB–, glucose–, protides –, pH = 5,5 ;créatinine : 80 μmol/L ; Latex
Waaler-Rose : négatif ; radiographies des poignets : déminéralisation épiphysaire
bilatérale en bande, sans autre anomalie.
“Histoire de rhumatismes”
Madame P. souffre en effet d’une forme très invalidante de cette maladie, et vous
êtes amené à lui prescrire un traitement de fond associant méthotrexate et anti-
TNFα.
Hélas, et comme c’est souvent le cas dans cette pathologie, aucun de vos bons soins
ne permet de soulager totalement Madame P. Dix ans plus tard, alors que vous la
suivez toujours, elle vous déclare présenter de nouveaux symptômes qu’elle juge très
gênants, à savoir :
– une diarrhée quotidienne, pâteuse, associée à une perte de poids importante et
l’impression de ne rien digérer ;
– des vilains hématomes sur les bras même quand elle ne se souvient pas s’être
cognée.
“Histoire de rhumatismes”
Madame P. souffre en effet d’une forme très invalidante de cette maladie, et vous
êtes amené à lui prescrire un traitement de fond associant méthotrexate et anti-
TNFα.
Hélas, et comme c’est souvent le cas dans cette pathologie, aucun de vos bons soins
ne permet de soulager totalement Madame P. Dix ans plus tard, alors que vous la
suivez toujours, elle vous déclare présenter de nouveaux symptômes qu’elle juge très
gênants, à savoir :
– une diarrhée quotidienne, pâteuse, associée à une perte de poids importante et
l’impression de ne rien digérer ;
– des vilains hématomes sur les bras même quand elle ne se souvient pas s’être
cognée.
“Histoire de rhumatismes”
Quel diagnostic suspectez vous devant ce tableau ?
Comment le confirmez-vous ?
“Histoire de rhumatismes”
Le tableau clinique est évocateur d’une Amylose AA.
La confirmation est faite sur la base d’un examen anatomo-pathologique des pièces de
biopsies de la graisse abdominale sous-cutanée ou des glandes
salivaires accessoires ou du tube digestif avec coloration au rouge congo mettant en
évidence des dépôts amorphes de substances amyloïdes.
(A) Biopsie gastrique d’un sujet atteint d’amylose objectivant des dépôts amorphes de
substances amyloïdes (Coloration rouge congo) (grossissement, x 100).
(B) Biopsie cutanée d’un sujet atteint d’amylose mettant en évidence les mêmes
dépôts amorphes de substances amyloïdes au niveau du derme Coloration rouge
congo) (grossissement, x 100).
Bibliographie
o A.L.KIERSZEBAUM - Histologie et Biologie cellulaire - Une introduction à l'anatomie pathologique
– 2006 – Bruxelles – DEBOECK.
o A.STEVENS, J.LOWE - Histologie Humaine – 2002 – Bruxelles - DEBOECK.
o F.DENIS, M-C.POLY, C.MARTIN, E.BLINGEN, R.QUENTIN - Bactériologie Médicale -
techniques usuelles - 3ème édition - 2016 – Issy-les-Moulineaux – ELSEVIER.
o M.J.LEBOFFE, B.E.PIERCE - A Photographics Atlas for the Microbiology laboratory - 4th edition -
2011 - Englewood, Colorado - MORTON PUBLISHING.
Sitographie
o Atlas d’Histologie humaine et animale :
http://webapps.fundp.ac.be/umdb/histohuma/index.htm
o Pathology outlines :
http://www.pathologyoutlines.com/
o The Internet Pathology Laboratory for Medical Education Hosted By The University of Utah
Eccles Health Sciences Library :
https://library.med.utah.edu/WebPath/webpath.html#MENU

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La Microscopie optique en laboratoire d'histologie.

  • 1. Techniques usuelles en Laboratoire de Médecine Part. I : La M.O. en laboratoire d’histologie Abdelatif KAHLOULA
  • 2. Objectifs Pédagogiques o Savoir décrire les principales étapes allant du prélèvement à l’échantillon d’examen. o Savoir énumérer les principales colorations utilisées lors des examens en M.O., Leurs avantages et leur limites.
  • 3. Plan de la présentation ● Techniques Usuelles en laboratoire d’Histologie o Fixation o Déshydratation o Inclusion o Coloration o Quiz o Dossiers o Bibliographie o Sitographie
  • 4. Techniques Usuelles en laboratoire d’Histologie - La FIXATION Première étape de la préparation tissulaire, la fixation a pour but d’empêcher l’auto-dégénérescence des cellules tout en en préservant l’ultra-structure et ce en freinant l’activité biologique souvent jusqu’à l’arrêt en induisant une agrégation des macromolécules. Sont utilisés lors de cette étape des composés tels que le Formaldéhyde et le glutaraldéhyde où sont plongés les tissus quelques instants après le prélèvement. Il est à noter que la fixation augmenterait la perméabilité à la coloration.
  • 5. Techniques Usuelles en laboratoire d’Histologie - La DÉSHYDRATATION Étape préalable à l’Inclusion, La déshydratation consiste à plonger l’échantillon tissulaire dans des bains d’alcool de concentrations progressivement croissantes (e.g. 70% -> 80% -> 90% -> 100%) jusqu’à ce que l’eau en soit totalement soustraite. Dans un second temps, le procédé est répété en remplaçant l’alcool par un solvent organique (e.g. Toluène)
  • 6. Techniques Usuelles en laboratoire d’Histologie - L’ INCLUSION A l’issue de l’étape précédente, le prélèvement objet d’étude est trempé dans un bain de paraffine chauffée à une température dépassant juste son point de fusion. Une fois bien imprégné l’échantillon est laissé refroidir dans un moule plein de paraffine qui se solidifie permettant ainsi la réalisation de coupes fines de quelques microns sans altération de la structure. Dans certains cas, l’inclusion se résume à plonger l’échantillon dans de l’azote liquide ce qui le solidifiera en congelant l’eau qui s’y trouve, dans ce cas de figure il n’est donc pas nécessaire de le déshydrater.
  • 7. Techniques Usuelles en laboratoire d’Histologie - La COLORATION La coloration est un impératif en microscopie optique qu’impose le manque de contraste des échantillons à examiner. Après déparaffinage et réhydratation, différentes colorations sont appliquées suivant le contexte d’étude. Lors des plaques suivantes nous verrons les plus fréquentes d’entre-elles.
  • 8. La coloration – L’HÉMATOXYLINE – ÉOSINE [H.E] Coloration bichromatique d’usage courant, comprenant un colorant cationique (ou basique) qu’est l’Hématoxyline associé à un colorant anionique (ou acide) qu’est l’Eosine. Les structures prenant une coloration bleue par l’hématoxyline sont dites basophiles, celles colorées par l’éosine, sont dites acidophiles.
  • 9. Noyaux Ribosomes Cytoplasme Mitochondries Glandes de Lieberkühn Microscopie photonique, à fond clair. Hématoxyline - Eosine.
  • 10. La coloration – L’HÉMATOXYLINE – ÉOSINE – SAFRAN [H.E.S] Coloration Trichromatique fréquemment utilisée, comprenant en plus de l’H.E détaillées précédemment un troisième colorant : Le safran. Le safran met en évidence les fibres de collagène en les colorant en jaune orangé.
  • 11. Noyaux Ribosomes Cytoplasme Mitochondries Fibres de collagène Coupe de rate Microscopie photonique, à fond clair. Hématoxyline - Eosine - Safran.
  • 12. La coloration – Le BLEU DE TOLUIDINE Le bleu de toluidine est une coloration basique - ou acidophile - basée sur le principe de la métachromasie. Elle a une grande affinité pour les molécules chargées négativement comme les acides nucléiques, les mucopolysaccharides de cartilage et de mucine, les granulations de mastocytes d'héparine et d’histamine… En pathologie elle permet l’observation de la présence anormale de mastocytes due à un cancer, une maladie inflammatoire ou gastro-intestinale telle que le syndrome du côlon irritable. Pourtant, l’intérêt qu’on lui porte réside surtout en le fait qu’elle permette une certaine précocité dans le diagnostic du cancer car le marquage de l'ADN dans les cellules cancéreuses est plus intense que dans les cellules saines.
  • 13. Granulations des mastocytes Mastocytes Microscopie photonique, à fond clair. Bleu de Toluidine.
  • 14. La coloration – L’ORCEINE Colore les fibres élastiques en brun, elle également connu sous le numéro E182 dans l’industrie agroalimentaire ou elle est utilisée comme colorant rouge. En pathologie elle est utilisée pour la visualisation des antigènes de surface de l'hépatite B (HBsAg) et les protéines liées au cuivre, en effet les antigènes HBs apparaissent comme des agrégats irréguliers de couleur marron/violet dans le cytoplasme des cellules hôtes alors que Les protéines liées au cuivre, dont la présence est importante lors de pathologies telles que la maladie de Wilson ou certaines formes de cirrhose, sont visualisées en violet foncé. La coloration à l'orcéine peut être utilisée sur des coupes fixées au formol et inclues en paraffine et sur des coupes congelées.
  • 15. Fibres élastiques Fibres élastiques Microscopie photonique, à fond clair. Orcéine.
  • 16. La coloration – La FUCHSINE Colorant rouge violacé, Elle est surtout connue pour son intervention dans la coloration de Gram et la coloration de Ziehl-Neelsen . Après avoi été brevetée et vendue elle a été mise sur le marché sous le nom commercial de magenta. l’appellation « fuchsine » lui est assignée car elle évoque la couleur des fleurs de fuchsia.
  • 17. Fibres élastiques Cartilage élastique Microscopie photonique, à fond clair. Fuchsine.
  • 18. La coloration – BLEU ALCIAN Permet de mettre en évidence, en leur donnant une couleur bleuâtre, les mucosités acides, les mucines acétiques et le cartilage. Il est aussi employé dans l'industrie pour fabriquer des encres. Au cours des mésothéliomes, des mucosités acides non sulfatées en quantités excessives sont observées. Ces mêmes mucosités sont présentent de manière normale dans les parois des vaisseaux sanguins, leur augmentation signe les lésions précoces d'athérosclérose.
  • 19. Mucopolysaccharides acides Glande de Lieberkühn Microscopie photonique, à fond clair. Bleu Alcian.
  • 20. La coloration – ROUGE ALIZARINE Basée sur un processus de chélation, Le rouge alizarine S met en évidence les dépôts calciques des tissus par la formation de rouge alizarine S-Calcium, composé apparaissant rouge au microscope optique. Bien que d’autres composés tels que le magnésium, le manganèse ou encore le fer peuvent réagir avec ce colorant faisant de cette réaction une réaction aspécifique, elle continue à être utilisée pour la mise en évidence de dépôts calcique dans la mesure où généralement il n’y a pas d’interférence puisque ces composés ne se retrouvent pas en concentration suffisante dans les tissus biologiques pour pouvoir interagir. En pratique, elle peut servir pour caractériser la croissance osseuse ou l’ostéoporose mais aussi dans bien d’autres circonstances.
  • 21. Dépôts calciques Placenta humain Microscopie photonique, à fond clair. Rouge alizarine.
  • 22. © wellcome images, Flickr, CC by-nc-nd 2.0 Embryon de souris coloré au Bleu Alcian associé à l’alizarine rouge
  • 23. La coloration – BLEU D’ANILINE Découverte en traitant de l'indigo avec de la potasse, l’aniline fut nommée ainsi d'après le nom d'une plante produisant de l'indigo: « Indigofera anil ». Le mot « anil » est lui-même issu du terme sanskrits nīla qui veut dire bleu profond. Le bleu d’aniline colore les fibres de collagène.
  • 24. Collagène Tissu osseux lamellaire Microscopie photonique, à fond clair. Bleu d’aniline.
  • 25. La coloration – L’ACIDE PERIODIQUE ET SHIFF [P.A.S] La coloration P.A.S (pour Periodic Acid Shiff) est la technique la plus polyvalente et la plus utilisée pour la visualisation des polysaccharides. Elle est composée d'acide periodique et de réactif Schiff. Elle met en évidence les mucines (épithélium à bordures en brosse), les membranes basales, le glycogène ainsi que les filaments et spores mycéliens. Dans les tumeurs indifférenciées, cette coloration est utile pour orienter le diagnostic vers une origine glandulaire. Elle est demandée dans le diagnostic de pathologies du foie et du rein. Dans la maladie de Whipple, Les macrophages sont PAS+.
  • 26. Mucus Epithélium d'une villosité intestinale Microscopie photonique, à fond clair. P.A.S.
  • 27. La coloration – VERT JANUS Colorant basique utilisé dans la coloration des mitochondries qui apparaissent en bleu. Ce virage de couleur est expliqué par le fait que le colorant est oxydé par l ’oxygène.
  • 28. Mitochondries Tube contourné proximal Microscopie photonique, à fond clair. Vert Janus.
  • 29. La coloration – PERLS Coloration cytochimique révélant les structures cellulaires contenant du Fe3+ (hémosidérine, granules de Pappenheim, mitochondries surchargées en fer), Ce dernier précipite sous forme de granules bleu-vert (ferrocyanure ferrique).
  • 30. Fer Grumeau de moelle osseuse Microscopie photonique, à fond clair. Perls.
  • 31. La coloration – FONTANA MASSON Employée dans les mise en évidence des pigments de mélanine qu’elle colore en noir, elle garde son intérêt dans l’étude quantitative de la production de cette dernière. Ainsi elle est utilisée pour faire des tests d’objectivation de l’activité de composés en dermo-cosmétologie par exemple. Sur le volet de la pathologie, elle permet l’étude de certaines tumeurs nerveuses ou mélanomes.
  • 32. Mélanine Mélanome malin Microscopie photonique, à fond clair. Fontana Masson.
  • 33. La coloration – NOIR SOUDAN Colore une grande variété de lipides comme les phospholipides, les stérols et les triglycérides neutres. Le noir soudan est utilisé dans l'étude des pathologies hématologiques car il est capable de colorer les myéloblastes et non les lymphoblastes, néanmoins son utilisation principale reste la visualisation des lipides
  • 35. La coloration – VON KOSSA Elle permet de détecter la présence de dépôts anormaux de calcium dans l’organisme et ce grâce à la transformation des sels de calcium en sels d’argent observés sous forme de dépôts d’argent métallique. Cette coloration garde son intérêt dans les diagnostics de calcinoses telles que les chondrocalcinose, néphrocalcinose et calcinose cutanée mais aussi dans la détection des calcifications dans des tumeurs.
  • 36. Dépôts calciques Calcification de la substance osseuse Microscopie photonique, à fond clair. Von Kossa.
  • 37. La coloration – ROUGE CONGO À la fois colorant et indicateur de pH, sa principale utilisation en histopathologie se voit dans le diagnostic de l’amylose. Il confère aux dépôts amyloïdes dans les tissus une coloration rouge cramoisie.
  • 38. Dépôts amyloïdes Biopsie rénale Microscopie photonique, à fond clair. Rouge congo.
  • 39. La coloration – GROCOTT Elle fait intervenir un certains nombre de composants, réagissant entre eux et avec les éléments tissulaires pour conférer une coloration noirâtre aux structures cibles (champignons, membranes basales et structures argentaffines) contrastant avec une coloration de fond au Fast-Green.
  • 41. La coloration – SAFRANINE - FAST-GREEN La Safranine colore le cartilage, les mucines et les granules des mastocytes. C’est un colorant basique avec une forte affinité aux protéoglycanes (acides) présents dans les tissus cartilagineux, qu’il colore en orange/rouge. L’intensité de coloration est proportionnelle à la quantité de protéoglycanes contenue dans le tissu étudié. le Fast-Green est un colorant acide qui se lie aux protéines contenues dans le cytoplasme des cellules, il confère aux os une coloration verte. Ainsi à l’examen le cartilage et les mucines apparaitront en orange/rouge sur un fond vert/gris avec des noyaux noirs. L’usage de cette coloration se voit dans l’étude des variations pouvant survenir dans les maladies articulaires telles que l’arthrose.
  • 42. Os Cartilage Articulation de rat. Microscopie photonique, à fond clair. Safranine – Fast-green.
  • 43. La coloration – Le TRICHROME DE MASSON Technique de coloration trichromatique, elle fait intervenir successivement : 1) Une coloration des noyaux bleue noirâtre par l’hémalun ou l’Hématoxyline 2) Une coloration du cytoplasme, de la kératine et des fibres musculaires rouge voir rouge rosée par un mélange précis de fuchsine acide et de rouge ponceau. 3) Une coloration élective du collagène (et l’os) en vert par le vert lumière (ou en bleu, si remplacé par le bleu d’aniline) En histologie elle vise à différencier les fibres de collagène et musculaires sur des coupes tissulaires. En outre, en pathologie elle est applicable aux atteintes du cœur (infarctus), du foie (cirrhose), du rein (fibrose glomérulaire).
  • 44. Pierre Claude Laurent Masson (1880 à Dijon - 1959 à Montréal) est un médecin et anatomo-pathologiste franco-canadien éminent. Il est reçu docteur en médecine de la Faculté de médecine de Paris en 1909 où il sera le collaborateur d'Amédée Borrel (dernier élève direct de Louis Pasteur). Après la Grande Guerre, occupe le poste de directeur de l'institut d'anatomie pathologique et la chaire de pathologie de la Faculté de médecine de Strasbourg. Il reste là pendant huit années avant de rejoindre la nouvelle Faculté de médecine de l'Université de Montréal au Canada. Éponymie : Trichrome de Masson, Technique d’argentation de Masson (ou de Fontana- Masson), Glomus neuro-myo-artériel de Masson, Syndrome de Barré- Masson, Cellule claire de Masson (ou cellule de Kulchitsky-Masson), Pseudoangiosarcome de Masson, Adénome sudoripare de Masson….
  • 45. Noyaux Ribosomes Cytoplasme Mitochondries Fibres de collagène Fibres de collagène Epithélium urinaire Microscopie photonique, à fond clair. Trichrome de masson.
  • 46. Noyaux Ribosomes Cytoplasme Mitochondries Fibres de collagène Fibres de collagène Glandes sudoripares Microscopie photonique, à fond clair. Trichrome de masson.
  • 47. Noyaux Ribosomes Cytoplasme Mitochondries Fibres de collagène Fibres de collagène Vertèbre d'un embryon Microscopie photonique, à fond clair. Trichrome de masson.
  • 48. La coloration – MAY – GRÜNWALD – GIEMSA [M.G.G] Aussi appelée coloration de PAPPENHEIM, elle est classiquement utilisée pour les frottis de sang périphérique et les myélogrammes. Cette coloration comprend : – un colorant selon May-Grünwald qui est composé d’un colorant acide, l’éosine, et d’un colorant basique, le bleu de méthylène. – un colorant selon Giemsa qui est constitué, lui aussi, d’éosine et d’un autre colorant basique, qui est métachromatique, l’azur de méthylène.
  • 49. Noyaux Erythrocytes Granulations neutrophiles Frottis de sang périphérique Microscopie photonique, à fond clair. MGG.
  • 51. La coloration – PAPANICOLAOU Coloration polychrome qui permet de différencier les cellules en fonction de leur maturité et de leur activité métabolique. Elle est composée de trois colorants : L’hématoxyline, L’Orange G (OG 6) qui possède une affinité avec la kératine et L’Eosine-Azur (EA 50) lui-même colorant acide polychrome (éosine, vert lumière et brun de Bizmark) qui réagit avec le cytoplasme des cellules squameuses non matures (cellules basales et intermédiaires) ainsi qu’avec les cellules glandulaires et les hématies. Elle utilisée pour la différentiation des cellules dans les fluides corporels. Les échantillons peuvent être des frottis gynécologiques, des crachats, de l’urine, du liquide céphalo-rachidien, du liquide synovial ou tout autre échantillon contenant des cellules. C’est la coloration de référence pour les études en cytologie gynécologique pour détecter la présence anormale de cellules dans le cervix utérin dans le cadre du diagnostic précoce du cancer de l’utérus.
  • 52. Noyaux cytoplasmes des cellules non kératinisées cytoplasmes des cellules kératinisées Frottis cervico-utérin Microscopie photonique, à fond clair. Papanicolaou.
  • 53. La coloration – GRAM D’usage courant, son rôle est prépondérant dans la classifications des bactéries, Elle permet de séparer la plupart d’entre elles en deux groupes en fonction des constituants membranaires: - Gram + : riche en peptidoglycanes et pauvre en lipides. - Gram - : riche en lipides et pauvre en peptidoglycanes.
  • 54. La coloration – GRAM Elle fait intervenir successivement quatre étapes : 1. Application du violet de cristal. [étape de la coloration] 2. Application d’iode (Agissant en tant que Mordant). [Formation du complexe violet de cristal-Iode] 3. Lavage à l’isopropanol-acétone (Alcool). [étape de la décoloration] 4. Application de la Safranine. Au final : les bactéries Gram + seront colorées par le violet de cristal. les bactéries Gram - prendront la couleur du contre-colorant.
  • 55. Bactéries GRAM – Bactéries GRAM + Bactéries. Microscopie photonique, à fond clair. GRAM.
  • 56. La coloration – ZIEHL – NEELSEN Coloration mettant en évidence l’acido-alcoolo-résistance, Elle est le plus souvent employée dans la recherche des mycobactéries. Elle tient compte de trois temps qui sont : • 1er temps : coloration par la fuchsine à chaud. • 2ème temps : décoloration : Trempage de la lame dans une solution d'acide sulfurique , suivi d'un rinçage, suivi du trempage de la lame dans l'alcool à 90°, suivi d'un rinçage. • 3ème temps : recoloration au bleu de méthylène.
  • 57. BAAR M. tuberculosis Microscopie photonique, à fond clair. Ziehl-Neelsen.
  • 58. QUIZ
  • 65. Dossier N°I “Diarrhée chronique chez un homme de 50 ans” Mr. XY, 50 ans, se présente à votre consultation pour une diarrhée chronique, installée depuis 4 mois. Il décrit comme antécédents des polyarthralgies touchant les grosses articulations datant de quelques années. Actuellement, Il se plaint, en plus, d’une asthénie, des céphalées et de vertiges et décrit une perte de poids durant ces derniers mois. A l’examen vous constatez qu’iI présente une hyperpigmentation cutanée contrastant avec une pâleur conjonctivale, et des micropolyadénopathies inguinales et axillaires, des ongles striés cassants tout comme ses cheveux. Vous notez également une polypnée, et quelques ecchymoses ça et là sur son corps.
  • 66. “Diarrhée chronique chez un homme de 50 ans” Vous demandez les examens suivants : Une FOGD avec biopsies qui montrera une absence d'atrophie villositaire. Un TOGD objectivant un épaississement des plis avec augmentation de l'espace inter plis diffus à tout le grêle évoquant une atteinte inflammatoire Une VS qui reviendra à 40 mm à la première heure. Un dosage du facteur rhumatoïde qui reviendra négatif. Quel est votre diagnostic de présomption ? Vous demandez un second examen anatomo-pathologique des pièces de biopsies ? Quelle coloration devra être appliquée ?
  • 67. “Diarrhée chronique chez un homme de 50 ans” • Le diagnostic de présomption est celui d’une Maladie de Whipple. • Il est confirmé par la mise en évidence, sur des biopsies duodénales, de lésions segmentaires à type d’hypertrophie villositaire et d’Infiltration de la lamina propria par des macrophages à inclusions PAS+.
  • 68. (A) Intestin grêle d'un patient atteint de la maladie de Whipple présentant de nombreux macrophages positifs à l’acide périodique et Shiff (PAS) dans la lamina propria (grossissement, x 50). (B) Même biopsie à un grossissement supérieur (× 100) montrant des macrophages contenant des granules PAS positives.
  • 69. Dossier N°II “La mousson…” Vous recevez Mr G. âgé de 55 ans, présentant une dyspnée associé à un ballonnement abdominal. À l'examen clinique : Pouls est à 80 bts/mn, TA à 95/65 mmHg , T° à 36,5 °C, 10 angiomes stellaires dans le territoire cave supérieur, un ictère conjonctival, une distension abdominale globalement mate à la percussion, une hépatomégalie droite dure, une circulation veineuse collatérale abdominale, base thoracique droite mate avec abolition du murmure vésiculaire. Sur le plan biologique : GB à 14,000/mm3 dont 70 % de PNN, Hb à 9,5 g/dl, plaquettes à 70,000/mm3, ASAT à 5N, ALAT 3N, gamma GT 30N, bilirubine à 107 umol/l dont 65 de bilirubine conjuguée, phosphatases alcalines 2N, TP à 30 % avec facteur V à 35 %, Na+ à 128 meq/l, K+ à 3,2 meq/l, Cl à 100 meq/l. Créatininémie à 125 umol/l, hypergammaglobulinémie avec bloc β γ à l’EPPS.
  • 70. “La mousson…” Quel est votre hypothèse diagnostique ? Sur un plan anatomo-pathologique, quelle en serait la manifestation ? Comment la mettriez vous en évidence ?
  • 71. “La mousson…” • La cirrhose hépatique est la première hypothèse diagnostique formulée. • Sur le plan anatomo-pathologique elle se manifeste par une fibrose mutilante du parenchyme hépatique présence de nodules de régénération. Cette fibrose est mise en évidence par le trichrome de Masson.
  • 72. Image microscopique à fort grossissement d'un foie atteint de cirrhose colorée au trichrome de Masson. L'abus d'alcool, cause de la cirrhose dans ce cas, est la cause la plus fréquente de cirrhose dans le monde occidental.
  • 73. Dossier N°III “Une tuberculose chez une veuve de 61 ans” Mme J., 61 ans, veuve, vivant seule, consulte pour fièvre à 38°, asthénie, sueurs nocturnes et toux. Un bilan de première intention (dont NFS plaquettes, VS, ionogramme, radio de thorax) permet de s'orienter vers une tuberculose pulmonaire commune avec infiltrats des deux sommets pulmonaires et caverne du lobe supérieur droit. L'examen clinique ne retrouve aucun signe pathologique. Elle est suivie pour hypertension artérielle (150/75 mmHg sous Bitildiem®) depuis 10 ans. Elle n'a jamais fumé. Quel complément de bilan paraclinique prescrivez-vous? Quelles sont les modalités de l’examen direct au M.O. ?
  • 74. “Une tuberculose chez une veuve de 61 ans” Le bilan paraclinique comporte : - Recherche de BK sur 3 jours dans les crachats (expectorations matinales) ou dans le tubage gastrique matinal avec examen direct et culture sur milieu de Lowenstein- Jensen - IDR à la tuberculine - Bilan préthérapeutique : bilan hépatique, fonction rénale, uricémie, bilan ophtalmologique (vision des couleurs, champ visuel) Modalités : Un frottis sur lame du prélèvement est réalisé, puis examiné au MO après coloration de Ziehl-Neelsen à grossissement 100. Les BAAR se trouvant sur 100 champs seront comptés le seuil de positivité étant fixé à 10.
  • 75. Frottis des expectorations positives colorées après Ziehl-Neelsen.
  • 76. Dossier N°IV “Fièvre et coma chez un coopérant” M. I., 23 ans, est admis en réanimation pour coma fébrile depuis 3 heures. II est rentré 15 jours auparavant du Congo Démocratique, où il effectuait sa coopération depuis 16 mois. Son amie vous précise qu'il n'a pas d'antécédent particulier, qu'il a toujours pris correctement sa prophylaxie antipalustre par Savarine® (chloroquine + proguanil), 1/j, et qu'il n'était "pas très bien" depuis 2 jours (asthénie, céphalées, nausées). Examen clinique T = 40°C, TA = 130/80 mmHg, FC = 130/mn ; ictère conjonctival, hépatosplénomégalie ; souffle systolique au bord gauche du sternum ; Glasgow = 10 sans syndrome méningé, sans signe de localisation neurologique. Paraclinique Hb = 90 g/l, globules blancs = 5 000/mm 3 (PNN = 70 %) ; Plaquettes = 25 000/mm3 ; urée = 15 mmol/I ; créatininémie = 300 pmol/I. Radio thoracique normale.
  • 77. “Fièvre et coma chez un coopérant” Quels sont les principaux diagnostics à évoquer ?
  • 78. “Fièvre et coma chez un coopérant” • Accès palustre • Méningite purulente • Fièvre typhoïde (avec tuphos) • Encéphalite virale (arbovirose) . • Endocardite bactérienne • Trypanosomiase africaine • Hépatite fulminante • Leptospirose • Dans le cadre d'une possible séropositivité VIH : - Toxoplasmose cérébrale - Méningite à cryptocoque
  • 79. “Fièvre et coma chez un coopérant” Votre petit doigt vous dit de ne pas exclure un accès palustre aussi rapidement, Quel examen prescrivez vous à cette fin ?
  • 80. “Fièvre et coma chez un coopérant” L’examen à prescrire est un frottis de sang périphérique coloré au MGG.
  • 81. Frottis de sang périphérique coloré au MGG objectivant le P.falciparum au stade de gametocyte .
  • 82. Dossier N°V “Une dyspnée, une toux sèche, de la fièvre” Un homme de 37 ans vous consulte pour une toux sèche évoluant depuis un mois environ, avec une dyspnée d'effort d'aggravation progressive, une altération de l'état général, et un fébricule. Ses antécédents sont uniquement marqués par une syphilis 10 ans auparavant, et plusieurs séjours sur la côte Ouest des États-Unis. L'examen clinique retrouve une T° à 39°C, une polypnée (35/mn), et des stries blanchâtres, adhérentes, sur les bords latéraux de la langue. La NFS est normale ; les LDH sont à 3 fois la normale ; la gazométrie artérielle en air ambiant retrouve pH = 7,46 ; p02 = 56 mmHg ; pC02 = 30 mmHg ; C02t = 19 mmol/I. La radiographie thoracique retrouve un syndrome interstitiel diffus, confirmé en TDM.
  • 83.
  • 84. “Une dyspnée, une toux sèche, de la fièvre” Quel diagnostic évoquez vous en premier lieu ? Comment l’affirmez vous ?
  • 85. Une dyspnée, une toux sèche, de la fièvre Le diagnostic à évoquer dans ce contexte est celui d’une pneumocystose révélatrice d’une infection par le HIV. La confirmation se fait par la mise en évidence de P.jirovecii lors de l’examen du liquide de LBA avec coloration au Gomori-Grocott.
  • 86. Coloration au Gomori-Grocott sur liquide de lavage broncho-alvéolaire (BAL). le pathogène se présente sous forme de balles de ping-pong écrasées, de croissants, de sphères pliées, de ballons de plage aplatis ou de balles de tennis dégonflées.
  • 87. Dossier N°VI “Histoire de rhumatismes” Madame P., 38 ans, vient vous consulter pour des douleurs articulaires apparues depuis son second accouchement il y a quelques mois. Il s’agit de douleurs siégeant essentiellement au niveau des deux poignets, symétriques, et très invalidantes puisqu’elles la réveillent la nuit et qu’elle est obligée de faire de l’exercice le matin avant de pouvoir se mettre au travail (elle est secrétaire). L’examen clinique est sans particularité en dehors de gonflements articulaires symétriques en regard des métacarpo-phalangiennes et des interphalangiennes proximales des 2e et 3e doigts.
  • 88. “Histoire de rhumatismes” Intrigué par cette symptomatologie, vous avez prescrit un bilan complémentaire qui retrouve : VS à 60 mm, CRP = 150 ; NFS : Hb = 10,5 g/dL, VGM = 75 μm3, plaquettes = 550 000/mm3, GB = 12 000/mm3 dont 80 % de PNN ; facteurs antinucléaires à 1/40 ; BU : GR–, GB–, glucose–, protides –, pH = 5,5 ;créatinine : 80 μmol/L ; Latex Waaler-Rose : négatif ; radiographies des poignets : déminéralisation épiphysaire bilatérale en bande, sans autre anomalie.
  • 89. “Histoire de rhumatismes” Madame P. souffre en effet d’une forme très invalidante de cette maladie, et vous êtes amené à lui prescrire un traitement de fond associant méthotrexate et anti- TNFα. Hélas, et comme c’est souvent le cas dans cette pathologie, aucun de vos bons soins ne permet de soulager totalement Madame P. Dix ans plus tard, alors que vous la suivez toujours, elle vous déclare présenter de nouveaux symptômes qu’elle juge très gênants, à savoir : – une diarrhée quotidienne, pâteuse, associée à une perte de poids importante et l’impression de ne rien digérer ; – des vilains hématomes sur les bras même quand elle ne se souvient pas s’être cognée.
  • 90. “Histoire de rhumatismes” Madame P. souffre en effet d’une forme très invalidante de cette maladie, et vous êtes amené à lui prescrire un traitement de fond associant méthotrexate et anti- TNFα. Hélas, et comme c’est souvent le cas dans cette pathologie, aucun de vos bons soins ne permet de soulager totalement Madame P. Dix ans plus tard, alors que vous la suivez toujours, elle vous déclare présenter de nouveaux symptômes qu’elle juge très gênants, à savoir : – une diarrhée quotidienne, pâteuse, associée à une perte de poids importante et l’impression de ne rien digérer ; – des vilains hématomes sur les bras même quand elle ne se souvient pas s’être cognée.
  • 91. “Histoire de rhumatismes” Quel diagnostic suspectez vous devant ce tableau ? Comment le confirmez-vous ?
  • 92. “Histoire de rhumatismes” Le tableau clinique est évocateur d’une Amylose AA. La confirmation est faite sur la base d’un examen anatomo-pathologique des pièces de biopsies de la graisse abdominale sous-cutanée ou des glandes salivaires accessoires ou du tube digestif avec coloration au rouge congo mettant en évidence des dépôts amorphes de substances amyloïdes.
  • 93. (A) Biopsie gastrique d’un sujet atteint d’amylose objectivant des dépôts amorphes de substances amyloïdes (Coloration rouge congo) (grossissement, x 100). (B) Biopsie cutanée d’un sujet atteint d’amylose mettant en évidence les mêmes dépôts amorphes de substances amyloïdes au niveau du derme Coloration rouge congo) (grossissement, x 100).
  • 94. Bibliographie o A.L.KIERSZEBAUM - Histologie et Biologie cellulaire - Une introduction à l'anatomie pathologique – 2006 – Bruxelles – DEBOECK. o A.STEVENS, J.LOWE - Histologie Humaine – 2002 – Bruxelles - DEBOECK. o F.DENIS, M-C.POLY, C.MARTIN, E.BLINGEN, R.QUENTIN - Bactériologie Médicale - techniques usuelles - 3ème édition - 2016 – Issy-les-Moulineaux – ELSEVIER. o M.J.LEBOFFE, B.E.PIERCE - A Photographics Atlas for the Microbiology laboratory - 4th edition - 2011 - Englewood, Colorado - MORTON PUBLISHING.
  • 95. Sitographie o Atlas d’Histologie humaine et animale : http://webapps.fundp.ac.be/umdb/histohuma/index.htm o Pathology outlines : http://www.pathologyoutlines.com/ o The Internet Pathology Laboratory for Medical Education Hosted By The University of Utah Eccles Health Sciences Library : https://library.med.utah.edu/WebPath/webpath.html#MENU