Cette présentation est la 1ère d'une série portant sur les techniques usuelles en laboratoire médical, elle est destinée essentiellement aux étudiants du cycle pré-clinique (1ère, 2ème et 3ème années) et a pour objectif de fournir une vue d'ensemble sur un certains nombres de procédés qu'ils verront tout au long de leur cursus ainsi que de leur pratique quotidienne.
Cette première partie intitulée "La Microscopie optique en laboratoire d'histologie" se veut de mettre en exergue le "b.a.-ba" des procédures employées dans l'étude des tissus normaux ainsi que de servir d’amorce à l'apprentissage des bases de l'anatomie pathologique.
L'accent est mis sur les différentes techniques de coloration auxquelles recourent les médecins en histologie, les avantages qu'elles offrent ainsi que leurs limites. Un parallèle entre ces techniques et les palettes de couleurs observées lors de leur utilisation est établi dans le but de faciliter la mémorisation.
2. Objectifs Pédagogiques
o Savoir décrire les principales étapes allant du prélèvement à l’échantillon d’examen.
o Savoir énumérer les principales colorations utilisées lors des examens en M.O., Leurs avantages
et leur limites.
3. Plan de la
présentation
● Techniques Usuelles en
laboratoire d’Histologie
o Fixation
o Déshydratation
o Inclusion
o Coloration
o Quiz
o Dossiers
o Bibliographie
o Sitographie
4. Techniques Usuelles en laboratoire d’Histologie -
La FIXATION
Première étape de la préparation tissulaire, la fixation a pour but d’empêcher
l’auto-dégénérescence des cellules tout en en préservant l’ultra-structure et ce en
freinant l’activité biologique souvent jusqu’à l’arrêt en induisant une agrégation
des macromolécules.
Sont utilisés lors de cette étape des composés tels que le Formaldéhyde et le
glutaraldéhyde où sont plongés les tissus quelques instants après le prélèvement.
Il est à noter que la fixation augmenterait la perméabilité à la coloration.
5. Techniques Usuelles en laboratoire d’Histologie -
La DÉSHYDRATATION
Étape préalable à l’Inclusion, La déshydratation consiste à plonger l’échantillon
tissulaire dans des bains d’alcool de concentrations progressivement croissantes
(e.g. 70% -> 80% -> 90% -> 100%) jusqu’à ce que l’eau en soit totalement
soustraite.
Dans un second temps, le procédé est répété en remplaçant l’alcool par un solvent
organique (e.g. Toluène)
6. Techniques Usuelles en laboratoire d’Histologie -
L’ INCLUSION
A l’issue de l’étape précédente, le prélèvement objet d’étude est trempé dans un
bain de paraffine chauffée à une température dépassant juste son point de fusion.
Une fois bien imprégné l’échantillon est laissé refroidir dans un moule plein de
paraffine qui se solidifie permettant ainsi la réalisation de coupes fines de
quelques microns sans altération de la structure.
Dans certains cas, l’inclusion se résume à plonger l’échantillon dans de l’azote
liquide ce qui le solidifiera en congelant l’eau qui s’y trouve, dans ce cas de figure
il n’est donc pas nécessaire de le déshydrater.
7. Techniques Usuelles en laboratoire d’Histologie -
La COLORATION
La coloration est un impératif en microscopie optique qu’impose le manque de
contraste des échantillons à examiner.
Après déparaffinage et réhydratation, différentes colorations sont appliquées
suivant le contexte d’étude. Lors des plaques suivantes nous verrons les plus
fréquentes d’entre-elles.
8. La coloration –
L’HÉMATOXYLINE – ÉOSINE [H.E]
Coloration bichromatique d’usage courant, comprenant un colorant cationique (ou
basique) qu’est l’Hématoxyline associé à un colorant anionique (ou acide) qu’est
l’Eosine.
Les structures prenant une coloration bleue par l’hématoxyline sont dites basophiles,
celles colorées par l’éosine, sont dites acidophiles.
10. La coloration –
L’HÉMATOXYLINE – ÉOSINE – SAFRAN [H.E.S]
Coloration Trichromatique fréquemment utilisée, comprenant en plus de l’H.E
détaillées précédemment un troisième colorant : Le safran.
Le safran met en évidence les fibres de collagène en les colorant en jaune orangé.
12. La coloration –
Le BLEU DE TOLUIDINE
Le bleu de toluidine est une coloration basique - ou acidophile - basée sur le
principe de la métachromasie. Elle a une grande affinité pour les molécules
chargées négativement comme les acides nucléiques, les mucopolysaccharides de
cartilage et de mucine, les granulations de mastocytes d'héparine et d’histamine…
En pathologie elle permet l’observation de la présence anormale de mastocytes
due à un cancer, une maladie inflammatoire ou gastro-intestinale telle que le
syndrome du côlon irritable. Pourtant, l’intérêt qu’on lui porte réside surtout en le
fait qu’elle permette une certaine précocité dans le diagnostic du cancer car le
marquage de l'ADN dans les cellules cancéreuses est plus intense que dans les
cellules saines.
14. La coloration –
L’ORCEINE
Colore les fibres élastiques en brun, elle également connu sous le numéro E182
dans l’industrie agroalimentaire ou elle est utilisée comme colorant rouge.
En pathologie elle est utilisée pour la visualisation des antigènes de surface de
l'hépatite B (HBsAg) et les protéines liées au cuivre, en effet les antigènes HBs
apparaissent comme des agrégats irréguliers de couleur marron/violet dans le
cytoplasme des cellules hôtes alors que Les protéines liées au cuivre, dont la
présence est importante lors de pathologies telles que la maladie de Wilson ou
certaines formes de cirrhose, sont visualisées en violet foncé.
La coloration à l'orcéine peut être utilisée sur des coupes fixées au formol et
inclues en paraffine et sur des coupes congelées.
16. La coloration –
La FUCHSINE
Colorant rouge violacé, Elle est surtout connue pour son intervention dans la
coloration de Gram et la coloration de Ziehl-Neelsen .
Après avoi été brevetée et vendue elle a été mise sur le marché sous le nom
commercial de magenta. l’appellation « fuchsine » lui est assignée car elle évoque
la couleur des fleurs de fuchsia.
18. La coloration –
BLEU ALCIAN
Permet de mettre en évidence, en leur donnant une couleur bleuâtre, les
mucosités acides, les mucines acétiques et le cartilage. Il est aussi employé dans
l'industrie pour fabriquer des encres.
Au cours des mésothéliomes, des mucosités acides non sulfatées en quantités
excessives sont observées. Ces mêmes mucosités sont présentent de manière
normale dans les parois des vaisseaux sanguins, leur augmentation signe les
lésions précoces d'athérosclérose.
20. La coloration –
ROUGE ALIZARINE
Basée sur un processus de chélation, Le rouge alizarine S met en évidence les
dépôts calciques des tissus par la formation de rouge alizarine S-Calcium, composé
apparaissant rouge au microscope optique.
Bien que d’autres composés tels que le magnésium, le manganèse ou encore le fer
peuvent réagir avec ce colorant faisant de cette réaction une réaction aspécifique,
elle continue à être utilisée pour la mise en évidence de dépôts calcique dans la
mesure où généralement il n’y a pas d’interférence puisque ces composés ne se
retrouvent pas en concentration suffisante dans les tissus biologiques pour
pouvoir interagir.
En pratique, elle peut servir pour caractériser la croissance osseuse ou
l’ostéoporose mais aussi dans bien d’autres circonstances.
23. La coloration –
BLEU D’ANILINE
Découverte en traitant de l'indigo avec de la potasse, l’aniline fut nommée ainsi
d'après le nom d'une plante produisant de l'indigo: « Indigofera anil ». Le mot
« anil » est lui-même issu du terme sanskrits nīla qui veut dire bleu profond.
Le bleu d’aniline colore les fibres de collagène.
25. La coloration –
L’ACIDE PERIODIQUE ET SHIFF [P.A.S]
La coloration P.A.S (pour Periodic Acid Shiff) est la technique la plus polyvalente et
la plus utilisée pour la visualisation des polysaccharides. Elle est composée d'acide
periodique et de réactif Schiff.
Elle met en évidence les mucines (épithélium à bordures en brosse), les
membranes basales, le glycogène ainsi que les filaments et spores mycéliens. Dans
les tumeurs indifférenciées, cette coloration est utile pour orienter le diagnostic
vers une origine glandulaire. Elle est demandée dans le diagnostic de pathologies
du foie et du rein.
Dans la maladie de Whipple, Les macrophages sont PAS+.
27. La coloration –
VERT JANUS
Colorant basique utilisé dans la coloration des mitochondries qui apparaissent en
bleu. Ce virage de couleur est expliqué par le fait que le colorant est oxydé par
l ’oxygène.
29. La coloration –
PERLS
Coloration cytochimique révélant les structures cellulaires contenant du Fe3+
(hémosidérine, granules de Pappenheim, mitochondries surchargées en fer), Ce
dernier précipite sous forme de granules bleu-vert (ferrocyanure ferrique).
31. La coloration –
FONTANA MASSON
Employée dans les mise en évidence des pigments de mélanine qu’elle colore en
noir, elle garde son intérêt dans l’étude quantitative de la production de cette
dernière. Ainsi elle est utilisée pour faire des tests d’objectivation de l’activité de
composés en dermo-cosmétologie par exemple. Sur le volet de la pathologie, elle
permet l’étude de certaines tumeurs nerveuses ou mélanomes.
33. La coloration –
NOIR SOUDAN
Colore une grande variété de lipides comme les phospholipides, les stérols et les
triglycérides neutres.
Le noir soudan est utilisé dans l'étude des pathologies hématologiques car il est
capable de colorer les myéloblastes et non les lymphoblastes, néanmoins son
utilisation principale reste la visualisation des lipides
35. La coloration –
VON KOSSA
Elle permet de détecter la présence de dépôts anormaux de calcium dans
l’organisme et ce grâce à la transformation des sels de calcium en sels d’argent
observés sous forme de dépôts d’argent métallique.
Cette coloration garde son intérêt dans les diagnostics de calcinoses telles que les
chondrocalcinose, néphrocalcinose et calcinose cutanée mais aussi dans la
détection des calcifications dans des tumeurs.
37. La coloration –
ROUGE CONGO
À la fois colorant et indicateur de pH, sa principale utilisation en histopathologie
se voit dans le diagnostic de l’amylose.
Il confère aux dépôts amyloïdes dans les tissus une coloration rouge cramoisie.
39. La coloration –
GROCOTT
Elle fait intervenir un certains nombre de composants, réagissant entre eux et
avec les éléments tissulaires pour conférer une coloration noirâtre aux structures
cibles (champignons, membranes basales et structures argentaffines) contrastant
avec une coloration de fond au Fast-Green.
41. La coloration –
SAFRANINE - FAST-GREEN
La Safranine colore le cartilage, les mucines et les granules des mastocytes. C’est
un colorant basique avec une forte affinité aux protéoglycanes (acides) présents
dans les tissus cartilagineux, qu’il colore en orange/rouge. L’intensité de coloration
est proportionnelle à la quantité de protéoglycanes contenue dans le tissu étudié.
le Fast-Green est un colorant acide qui se lie aux protéines contenues dans le
cytoplasme des cellules, il confère aux os une coloration verte.
Ainsi à l’examen le cartilage et les mucines apparaitront en orange/rouge sur un
fond vert/gris avec des noyaux noirs.
L’usage de cette coloration se voit dans l’étude des variations pouvant survenir
dans les maladies articulaires telles que l’arthrose.
43. La coloration –
Le TRICHROME DE MASSON
Technique de coloration trichromatique, elle fait intervenir successivement :
1) Une coloration des noyaux bleue noirâtre par l’hémalun ou l’Hématoxyline
2) Une coloration du cytoplasme, de la kératine et des fibres musculaires rouge
voir rouge rosée par un mélange précis de fuchsine acide et de rouge ponceau.
3) Une coloration élective du collagène (et l’os) en vert par le vert lumière (ou en
bleu, si remplacé par le bleu d’aniline)
En histologie elle vise à différencier les fibres de collagène et musculaires sur des
coupes tissulaires. En outre, en pathologie elle est applicable aux atteintes du
cœur (infarctus), du foie (cirrhose), du rein (fibrose glomérulaire).
44. Pierre Claude Laurent Masson (1880 à Dijon - 1959 à Montréal) est un
médecin et anatomo-pathologiste franco-canadien éminent. Il est reçu
docteur en médecine de la Faculté de médecine de Paris en 1909 où il sera le
collaborateur d'Amédée Borrel (dernier élève direct de Louis Pasteur). Après
la Grande Guerre, occupe le poste de directeur de l'institut d'anatomie
pathologique et la chaire de pathologie de la Faculté de médecine de
Strasbourg. Il reste là pendant huit années avant de rejoindre la nouvelle
Faculté de médecine de l'Université de Montréal au Canada.
Éponymie :
Trichrome de Masson, Technique d’argentation de Masson (ou de Fontana-
Masson), Glomus neuro-myo-artériel de Masson, Syndrome de Barré-
Masson, Cellule claire de Masson (ou cellule de Kulchitsky-Masson),
Pseudoangiosarcome de Masson, Adénome sudoripare de Masson….
48. La coloration –
MAY – GRÜNWALD – GIEMSA [M.G.G]
Aussi appelée coloration de PAPPENHEIM, elle est classiquement utilisée pour les
frottis de sang périphérique et les myélogrammes.
Cette coloration comprend :
– un colorant selon May-Grünwald qui est composé d’un colorant acide, l’éosine,
et d’un colorant basique, le bleu de méthylène.
– un colorant selon Giemsa qui est constitué, lui aussi, d’éosine et d’un autre
colorant basique, qui est métachromatique, l’azur de méthylène.
51. La coloration –
PAPANICOLAOU
Coloration polychrome qui permet de différencier les cellules en fonction de leur
maturité et de leur activité métabolique.
Elle est composée de trois colorants : L’hématoxyline, L’Orange G (OG 6) qui possède
une affinité avec la kératine et L’Eosine-Azur (EA 50) lui-même colorant acide
polychrome (éosine, vert lumière et brun de Bizmark) qui réagit avec le cytoplasme des
cellules squameuses non matures (cellules basales et intermédiaires) ainsi qu’avec les
cellules glandulaires et les hématies.
Elle utilisée pour la différentiation des cellules dans les fluides corporels. Les
échantillons peuvent être des frottis gynécologiques, des crachats, de l’urine, du liquide
céphalo-rachidien, du liquide synovial ou tout autre échantillon contenant des cellules.
C’est la coloration de référence pour les études en cytologie gynécologique pour
détecter la présence anormale de cellules dans le cervix utérin dans le cadre du
diagnostic précoce du cancer de l’utérus.
52. Noyaux
cytoplasmes des cellules non
kératinisées
cytoplasmes des cellules
kératinisées
Frottis cervico-utérin
Microscopie photonique, à fond clair.
Papanicolaou.
53. La coloration –
GRAM
D’usage courant, son rôle est prépondérant dans la classifications des bactéries,
Elle permet de séparer la plupart d’entre elles en deux groupes en fonction des
constituants membranaires:
- Gram + : riche en peptidoglycanes et pauvre en lipides.
- Gram - : riche en lipides et pauvre en peptidoglycanes.
54. La coloration –
GRAM
Elle fait intervenir successivement quatre étapes :
1. Application du violet de cristal. [étape de la coloration]
2. Application d’iode (Agissant en tant que Mordant). [Formation du complexe
violet de cristal-Iode]
3. Lavage à l’isopropanol-acétone (Alcool). [étape de la décoloration]
4. Application de la Safranine.
Au final :
les bactéries Gram + seront colorées par le violet de cristal.
les bactéries Gram - prendront la couleur du contre-colorant.
56. La coloration –
ZIEHL – NEELSEN
Coloration mettant en évidence l’acido-alcoolo-résistance, Elle est le plus souvent
employée dans la recherche des mycobactéries. Elle tient compte de trois temps
qui sont :
• 1er temps : coloration par la fuchsine à chaud.
• 2ème temps : décoloration :
Trempage de la lame dans une solution d'acide sulfurique , suivi d'un rinçage, suivi
du trempage de la lame dans l'alcool à 90°, suivi d'un rinçage.
• 3ème temps : recoloration au bleu de méthylène.
65. Dossier N°I
“Diarrhée chronique chez un homme de 50 ans”
Mr. XY, 50 ans, se présente à votre consultation pour une diarrhée
chronique, installée depuis 4 mois.
Il décrit comme antécédents des polyarthralgies touchant les grosses
articulations datant de quelques années.
Actuellement, Il se plaint, en plus, d’une asthénie, des céphalées et de
vertiges et décrit une perte de poids durant ces derniers mois.
A l’examen vous constatez qu’iI présente une hyperpigmentation cutanée
contrastant avec une pâleur conjonctivale, et des micropolyadénopathies
inguinales et axillaires, des ongles striés cassants tout comme ses cheveux.
Vous notez également une polypnée, et quelques ecchymoses ça et là sur
son corps.
66. “Diarrhée chronique chez un homme de 50 ans”
Vous demandez les examens suivants :
Une FOGD avec biopsies qui montrera une absence d'atrophie villositaire.
Un TOGD objectivant un épaississement des plis avec augmentation de
l'espace inter plis diffus à tout le grêle évoquant une atteinte inflammatoire
Une VS qui reviendra à 40 mm à la première heure.
Un dosage du facteur rhumatoïde qui reviendra négatif.
Quel est votre diagnostic de présomption ?
Vous demandez un second examen anatomo-pathologique des pièces de
biopsies ? Quelle coloration devra être appliquée ?
67. “Diarrhée chronique chez un homme de 50 ans”
• Le diagnostic de présomption est celui d’une Maladie de Whipple.
• Il est confirmé par la mise en évidence, sur des biopsies duodénales,
de lésions segmentaires à type d’hypertrophie villositaire et
d’Infiltration de la lamina propria par des macrophages à inclusions
PAS+.
68. (A) Intestin grêle d'un patient atteint de la maladie de Whipple présentant
de nombreux macrophages positifs à l’acide périodique et Shiff (PAS)
dans la lamina propria (grossissement, x 50).
(B) Même biopsie à un grossissement supérieur (× 100) montrant des
macrophages contenant des granules PAS positives.
69. Dossier N°II
“La mousson…”
Vous recevez Mr G. âgé de 55 ans, présentant une dyspnée associé à un ballonnement
abdominal.
À l'examen clinique :
Pouls est à 80 bts/mn, TA à 95/65 mmHg , T° à 36,5 °C,
10 angiomes stellaires dans le territoire cave supérieur, un ictère conjonctival, une distension
abdominale globalement mate à la percussion, une hépatomégalie droite dure, une circulation
veineuse collatérale abdominale, base thoracique droite mate avec abolition du murmure
vésiculaire.
Sur le plan biologique :
GB à 14,000/mm3 dont 70 % de PNN, Hb à 9,5 g/dl, plaquettes à 70,000/mm3, ASAT à 5N,
ALAT 3N, gamma GT 30N, bilirubine à 107 umol/l dont 65 de bilirubine conjuguée, phosphatases
alcalines 2N, TP à 30 % avec facteur V à 35 %, Na+ à 128 meq/l, K+ à 3,2 meq/l, Cl à 100 meq/l.
Créatininémie à 125 umol/l, hypergammaglobulinémie avec bloc β γ à l’EPPS.
70. “La mousson…”
Quel est votre hypothèse diagnostique ?
Sur un plan anatomo-pathologique, quelle en serait la manifestation ?
Comment la mettriez vous en évidence ?
71. “La mousson…”
• La cirrhose hépatique est la première hypothèse diagnostique formulée.
• Sur le plan anatomo-pathologique elle se manifeste par une fibrose
mutilante du parenchyme hépatique présence de nodules de
régénération. Cette fibrose est mise en évidence par le trichrome de
Masson.
72. Image microscopique à fort grossissement d'un foie atteint de cirrhose
colorée au trichrome de Masson. L'abus d'alcool, cause de la cirrhose dans
ce cas, est la cause la plus fréquente de cirrhose dans le monde occidental.
73. Dossier N°III
“Une tuberculose chez une veuve de 61 ans”
Mme J., 61 ans, veuve, vivant seule, consulte pour fièvre à 38°, asthénie,
sueurs nocturnes et toux. Un bilan de première intention (dont NFS
plaquettes, VS, ionogramme, radio de thorax) permet de s'orienter vers une
tuberculose pulmonaire commune avec infiltrats des deux sommets
pulmonaires et caverne du lobe supérieur droit. L'examen clinique ne
retrouve aucun signe pathologique.
Elle est suivie pour hypertension artérielle (150/75 mmHg sous Bitildiem®)
depuis 10 ans. Elle n'a jamais fumé.
Quel complément de bilan paraclinique prescrivez-vous?
Quelles sont les modalités de l’examen direct au M.O. ?
74. “Une tuberculose chez une veuve de 61 ans”
Le bilan paraclinique comporte :
- Recherche de BK sur 3 jours dans les crachats (expectorations matinales) ou dans le
tubage gastrique matinal avec examen direct et culture sur milieu de Lowenstein-
Jensen
- IDR à la tuberculine
- Bilan préthérapeutique : bilan hépatique, fonction rénale, uricémie, bilan
ophtalmologique (vision des couleurs, champ visuel)
Modalités :
Un frottis sur lame du prélèvement est réalisé, puis examiné au MO après coloration de
Ziehl-Neelsen à grossissement 100.
Les BAAR se trouvant sur 100 champs seront comptés le seuil de positivité étant fixé à 10.
76. Dossier N°IV
“Fièvre et coma chez un coopérant”
M. I., 23 ans, est admis en réanimation pour coma fébrile depuis 3 heures. II est rentré 15 jours
auparavant du Congo Démocratique, où il effectuait sa coopération depuis 16 mois. Son amie
vous précise qu'il n'a pas d'antécédent particulier, qu'il a toujours pris correctement sa prophylaxie
antipalustre par Savarine® (chloroquine + proguanil), 1/j, et qu'il n'était "pas très bien" depuis 2
jours (asthénie, céphalées, nausées).
Examen clinique
T = 40°C, TA = 130/80 mmHg, FC = 130/mn ; ictère conjonctival, hépatosplénomégalie ; souffle
systolique au bord gauche du sternum ; Glasgow = 10 sans syndrome méningé, sans signe de
localisation neurologique.
Paraclinique
Hb = 90 g/l, globules blancs = 5 000/mm 3 (PNN = 70 %) ; Plaquettes = 25 000/mm3 ; urée = 15
mmol/I ; créatininémie = 300 pmol/I.
Radio thoracique normale.
77. “Fièvre et coma chez un coopérant”
Quels sont les principaux diagnostics à évoquer ?
78. “Fièvre et coma chez un coopérant”
• Accès palustre
• Méningite purulente
• Fièvre typhoïde (avec tuphos)
• Encéphalite virale (arbovirose) .
• Endocardite bactérienne
• Trypanosomiase africaine
• Hépatite fulminante
• Leptospirose
• Dans le cadre d'une possible séropositivité VIH :
- Toxoplasmose cérébrale
- Méningite à cryptocoque
79. “Fièvre et coma chez un coopérant”
Votre petit doigt vous dit de ne pas exclure un accès palustre aussi rapidement,
Quel examen prescrivez vous à cette fin ?
80. “Fièvre et coma chez un coopérant”
L’examen à prescrire est un frottis de sang périphérique coloré au MGG.
81. Frottis de sang périphérique coloré au MGG objectivant le P.falciparum au
stade de gametocyte .
82. Dossier N°V
“Une dyspnée, une toux sèche, de la fièvre”
Un homme de 37 ans vous consulte pour une toux sèche évoluant depuis un mois
environ, avec une dyspnée d'effort d'aggravation progressive, une altération de l'état
général, et un fébricule.
Ses antécédents sont uniquement marqués par une syphilis 10 ans auparavant, et
plusieurs séjours sur la côte Ouest des États-Unis.
L'examen clinique retrouve une T° à 39°C, une polypnée (35/mn), et des stries
blanchâtres, adhérentes, sur les bords latéraux de la langue.
La NFS est normale ; les LDH sont à 3 fois la normale ; la gazométrie artérielle en air
ambiant retrouve pH = 7,46 ; p02 = 56 mmHg ; pC02 = 30 mmHg ; C02t = 19 mmol/I.
La radiographie thoracique retrouve un syndrome interstitiel diffus, confirmé en TDM.
83.
84. “Une dyspnée, une toux sèche, de la fièvre”
Quel diagnostic évoquez vous en premier lieu ?
Comment l’affirmez vous ?
85. Une dyspnée, une toux sèche, de la fièvre
Le diagnostic à évoquer dans ce contexte est celui d’une pneumocystose révélatrice d’une
infection par le HIV.
La confirmation se fait par la mise en évidence de P.jirovecii lors de l’examen du liquide de
LBA avec coloration au Gomori-Grocott.
86. Coloration au Gomori-Grocott sur liquide de lavage broncho-alvéolaire
(BAL). le pathogène se présente sous forme de balles de ping-pong
écrasées, de croissants, de sphères pliées, de ballons de plage aplatis ou
de balles de tennis dégonflées.
87. Dossier N°VI
“Histoire de rhumatismes”
Madame P., 38 ans, vient vous consulter pour des douleurs articulaires apparues
depuis
son second accouchement il y a quelques mois. Il s’agit de douleurs siégeant
essentiellement au niveau des deux poignets, symétriques, et très invalidantes
puisqu’elles la réveillent la nuit et qu’elle est obligée de faire de l’exercice le matin
avant de pouvoir se mettre au travail (elle est secrétaire).
L’examen clinique est sans particularité en dehors de gonflements articulaires
symétriques en regard des métacarpo-phalangiennes et des interphalangiennes
proximales des 2e et 3e doigts.
88. “Histoire de rhumatismes”
Intrigué par cette symptomatologie, vous avez prescrit un bilan complémentaire qui
retrouve :
VS à 60 mm, CRP = 150 ;
NFS : Hb = 10,5 g/dL, VGM = 75 μm3, plaquettes = 550 000/mm3, GB = 12
000/mm3 dont 80 % de PNN ;
facteurs antinucléaires à 1/40 ;
BU : GR–, GB–, glucose–, protides –, pH = 5,5 ;créatinine : 80 μmol/L ; Latex
Waaler-Rose : négatif ; radiographies des poignets : déminéralisation épiphysaire
bilatérale en bande, sans autre anomalie.
89. “Histoire de rhumatismes”
Madame P. souffre en effet d’une forme très invalidante de cette maladie, et vous
êtes amené à lui prescrire un traitement de fond associant méthotrexate et anti-
TNFα.
Hélas, et comme c’est souvent le cas dans cette pathologie, aucun de vos bons soins
ne permet de soulager totalement Madame P. Dix ans plus tard, alors que vous la
suivez toujours, elle vous déclare présenter de nouveaux symptômes qu’elle juge très
gênants, à savoir :
– une diarrhée quotidienne, pâteuse, associée à une perte de poids importante et
l’impression de ne rien digérer ;
– des vilains hématomes sur les bras même quand elle ne se souvient pas s’être
cognée.
90. “Histoire de rhumatismes”
Madame P. souffre en effet d’une forme très invalidante de cette maladie, et vous
êtes amené à lui prescrire un traitement de fond associant méthotrexate et anti-
TNFα.
Hélas, et comme c’est souvent le cas dans cette pathologie, aucun de vos bons soins
ne permet de soulager totalement Madame P. Dix ans plus tard, alors que vous la
suivez toujours, elle vous déclare présenter de nouveaux symptômes qu’elle juge très
gênants, à savoir :
– une diarrhée quotidienne, pâteuse, associée à une perte de poids importante et
l’impression de ne rien digérer ;
– des vilains hématomes sur les bras même quand elle ne se souvient pas s’être
cognée.
92. “Histoire de rhumatismes”
Le tableau clinique est évocateur d’une Amylose AA.
La confirmation est faite sur la base d’un examen anatomo-pathologique des pièces de
biopsies de la graisse abdominale sous-cutanée ou des glandes
salivaires accessoires ou du tube digestif avec coloration au rouge congo mettant en
évidence des dépôts amorphes de substances amyloïdes.
93. (A) Biopsie gastrique d’un sujet atteint d’amylose objectivant des dépôts amorphes de
substances amyloïdes (Coloration rouge congo) (grossissement, x 100).
(B) Biopsie cutanée d’un sujet atteint d’amylose mettant en évidence les mêmes
dépôts amorphes de substances amyloïdes au niveau du derme Coloration rouge
congo) (grossissement, x 100).
94. Bibliographie
o A.L.KIERSZEBAUM - Histologie et Biologie cellulaire - Une introduction à l'anatomie pathologique
– 2006 – Bruxelles – DEBOECK.
o A.STEVENS, J.LOWE - Histologie Humaine – 2002 – Bruxelles - DEBOECK.
o F.DENIS, M-C.POLY, C.MARTIN, E.BLINGEN, R.QUENTIN - Bactériologie Médicale -
techniques usuelles - 3ème édition - 2016 – Issy-les-Moulineaux – ELSEVIER.
o M.J.LEBOFFE, B.E.PIERCE - A Photographics Atlas for the Microbiology laboratory - 4th edition -
2011 - Englewood, Colorado - MORTON PUBLISHING.
95. Sitographie
o Atlas d’Histologie humaine et animale :
http://webapps.fundp.ac.be/umdb/histohuma/index.htm
o Pathology outlines :
http://www.pathologyoutlines.com/
o The Internet Pathology Laboratory for Medical Education Hosted By The University of Utah
Eccles Health Sciences Library :
https://library.med.utah.edu/WebPath/webpath.html#MENU